Phare de La Corne et le Jaudy
Phare de La Corne et Tréguier
Cette fois-ci mon voyage me conduit dans un des cent un plus beaux départements de France, les Côtes d’Armor. Oui! Je suis dans le nord de celles-ci, près de la ville de Tréguier. Je ne suis pas très loin du Sillon de Talbert, les Hauts de Bréhat, Lézardrieux, Pleubian, donc dans le pays de Trégor.
C’est une petite cité d’environ deux mille cinq cent âmes résidents en permanence (recensement 2015). En l’an six cent de notre ère, un moine gallois se prénommant Tugdual aurait débarqué venant de la mer Manche et y fonde un monastère.
Le village de Tréguier y grandit, adossé à une colline, les activités nombreuses grandissent. Elles sont liées à l’océan, l’agriculture et l’artisanat.
Tréguier est la capitale du Trégor historique de la Bretagne. Tugdual ferait parti des sept saints fondateur de la Bretagne. La ville de Tréguier est une étape incontournable du célèbre pèlerinage breton, appelé « Tro Breiz ».
Comme vous le savez, l’Armorique existait et prospérait depuis plus de dix siècles auparavant. Les fameux et superbes mégalithes de cette région prennent leur source bien avant dans le croissant fertile.
Une superbe cathédrale de tendance gothique et d’une hauteur de soixante trois mètres protège la ville. C’est une des plus belles de Bretagne.
Phare de La Corne et le Jaudy
En aval de la petite cité se trouve l’estuaire de Tréguier. La confluence de la rivière Jaudy et celle du Gundy. Cet estuaire dont la largeur au fil des saisons varie de trois cent jusqu’à plus de cinq cent mètres. Je ne reviendrai pas sur l’origine du terme « Estuaire, Ria, Havre etc… », non plus sur le terme « rivière et fleuve« , jusqu’au 18ème siècle, tous les cours d’eau étaient nommés rivières.
Bien sûr le fleuve Jaudy, est un cours d’eau modeste, son débit annuel est d’environ 1,6 m3 par seconde. Celui de la rivière Gundy avoisine les 1,1 m3 par seconde sur une année lissé. Sans comparaison bien entendu, le débit du petit voisin, le fleuve Trieux est de 5,5m3 par seconde.
Ces deux rivières se rejoignent à Tréguier pour former une baie et se jeter dans la Manche environ quinze kilomètres plus loin. Le Jaudy prend sa source dans la forêt de Coêtnès sur la commune de Tréglamus (22) à 304 mètres d’altitude.
Quand au Guindy d’une longueur de 43 kilomètres prend sa source dans la montagne de Ménebrée. Située sur la commune de Louargat à 185 mètres d’altitude. Montagne très connue pour l’exploitation minière dans le passé.
Les multiples écueils encombrent l’estuaire et la navigation est malaisé. Après de multiples demandent les vétustes perches de bois laissent place à un phare de granit.
Le phare de La Corne
Nous sommes dans l’ère Léonce Renault (1803-1880), ingénieur et architecte des ponts et chaussées et grand concepteur de phares du 19ème siècle. Il interviendra pendant toute sa carrière des côtes du nord de Dunkerque jusqu’au phare des Baleines. Il s’inspire des modèles Eddystone, reconnaissables à leur pied d’éléphant.
Mr Léonce Raynaud sera à la tête des phares et balises de 1846 à 1878. Sa passion c’est le moyen âge, le médiéval. Il appose sa marque sur chaque phare qui se présente au travers des dossiers. Le sommet des phares deviennent coniques à redans, coiffant les échauguettes des fortifications.
De nombreux exemples éclairent nos côtes comme par exemple, Triagoz, La Croix (Lézardrieux), la Vieille ou le Grand Charpentier en Loire Atlantique.
Le phare de la Corne est implanté sur le rocher éponyme en 1876. Suite à un appel d’offres et approbation du 2 mars 1870. Il sera adjugé le 29 juin 1872 à l’entreprise Tadié pour les matériaux de parement. Il n’intéresse personne et sera construit en régie.
Ce phare est construit en pierre de granit venant d’une carrière voisine située sur la commune de Pleumeur-Bodou, à savoir l’île Grande. Cette île à fournie des matériaux de construction pendant plus de deux cent ans. Le granit extrait transitait par le port principal de l’île. Il transitait par le port Saint-Sauveur à raison de 800 tonnes chaque jour.
Le phare de La Corne éclaire la baie depuis le 15 octobre 1876 et automatique depuis le 25 août 1892. Il fonctionne au gaz et l’électricité beaucoup plus tard.
Pour en terminer,
Bien sûr comme beaucoup de ses congénères en 1944 il sera détruit en parti. Cela explique aussi l’absence actuelle de son toit conique en pierre de granit.
En 1948 c’est la réparation et la remise en service. Sa hauteur est de 19 mètres et sa portée est de huit miles nautiques. Il possède trois secteurs blancs, rouges et verts. C’est un feu à trois éclats de douze secondes.
Merci d’avoir pris le temps de parcourir cet article, à bientôt
*Découvertes phares de Jean Guichard et J.C. Fichou, ouest France 2017