Regard sur cent ans d’existence

Print Friendly, PDF & Email

Entrée en matière,

Regard sur cent ans d’existence. Eh ! Oui, sa conception à commencée en fin d’année 1917. Les troupes américaines débarquées à Saint-Nazaire fin juin 1917, vont très vite rejoindre les jours suivants la campagne de Savenaisienne. Sur cette commune de 3200 âmes environ, (sans les bêtes), va s’ériger un des plus grands hôpitaux de la première guerre mondiale. Peut-être le plus grand… De juillet 1917 à Juin 1919, sa capacité d’accueil passera de 300 à 25 000 lits*. Tout a commencé dans l’école normale de la ville construite en 1912. Celle-ci va rapidement s’avérer trop étroite.

La présence des troupes américaines sur Savenay*, sera d’environ 6500 personnes en mai 1919. Du 1er mai 1918 au 1er mai 1919,environ 90 000 patients seront traités.

Fort de cela la logistique est impressionnante, de grands besoins en électricité et surtout en eau se font sentir. Pour l’eau cela passe par la création et l’édification d’un réservoir d’eau et barrage dans la Vallée Mabille. Environ mille hectares seront réquisitionnées, sur quatre communes afin d’édifier toutes ces infrastructures. J’espère que cela explicite quelque peut, le titre de l’article. Regard sur cent ans d’existence.

1,52 mètres de largeur au sommet

1,52 mètres de largeur au sommet

Lac de la Vallée Mabille en amont

Lac de la Vallée Mabille en amont

 

 

 

 

 

 

 

 

C’est parti (comme en 14),

Les préparatifs et travaux réels commenceront en novembre 1917. Une fois terminées les tracasseries administratives, idéologiques, des autorités françaises de tous bords et provenances. L’on dit souvent que, « c’était mieux avant », remarque très française et bien, une autre était usitée par nos décideurs, « Cela ne marchera jamais »… Finalement le rouleau compresseur américain malgré tout.

Ces grands travaux seront confiés au Major Hawley, il sera maître d’œuvre et d’ouvrage. A son actif plus de trente projets déjà réalisés. En novembre 1917, la route du lac actuelle menant au point du jour, à l’Est de la commune, est sur-élevée de 6 mètres. Ce 12 novembre commence aussi les fondations du futur barrage.

Les travaux vont durer environ, trois à quatre mois. Un petit record, pour l’époque.

e coin approprie en 2017

Le coin approprie en 2017

Quelle belle courbe...

Quelle belle courbe…

 

 

 

 

 

 

 

 

Ses mensurations,

C’est un peu comme les phares et les humains, chacun a un rôle à tenir et est utile à tous. Bien sûr, nous ne parlons pas d’un immense barrage alpin édifié après la seconde guerre mondiale. En revanche, cet ouvrage de 125 mètres de longueur, est de type « voute », peut-être une première en France. Il repose sur un sol granitique, constitué de béton armé, peu utilisé à l’époque. Ce conglomérat est arrivé dans le pays, notamment sur les phares. Certaines tourelles, ont été édifiées avec ce matériau, trois fois moins cher. Notamment celle du Pignon, dans les côtes d’Armor, en 1877. Il servait aussi à consolider de « beaux phares connus » en pierres séculaires, menaçant de basculer.

L’épaisseur à sa base est d’environ 4,80 mètres et, au sommet 1,60 mètres. Sa capacité est d’environ 800 000 m³. Il a fallu noyer une zone de 23 hectares.

La main d’œuvre était d’une part locale, avec des paysannes robustes, les vieillards et infirmes eux, cassaient les pierres à la carrière. D’autre part, des civils espagnols, français non incorporés et des prisonniers de guerre. Tout cela sous la houlette des soldats américains.

Les travaux réels de l’édification du barrage ont démarrés en janvier 1918 et la dernière pierre posée le 10 avril de cette même année.

Enfin pour conclure cette courte description. Les eaux de l’ouvrage étaient envoyées deux kilomètres en amont, à l’aide de grosses pompes. Celles-ci étaient stockées dans un nouveau château d’eau construit pour la circonstance. Il a fallu aussi construire une station d’épuration capable de traiter 2300 m³ par jour.

Vue côté hippodrome

Vue côté hippodrome

L'arrière du réservoir

L’arrière du réservoir

 

 

 

 

 

 

 

 

Bah ! Et la radio dans tout cela…

Oui, bien j’arrive, y-a pas le feu au lac… De Savenay, humour de chez nous. Chez les Radio-Amateurs, tout est prétexte à utiliser une station radio partout, même dans les endroits les plus insolites. Pour certains, ce sont les châteaux, manoirs, les sommets de montagnes, certains réalisent des contacts sur le sommet du Mont-Blanc. D’autres avec des lycées, échangent avec la station ARISS. Pour ma part, ce sont les phares qui ont la priorité.

L’objectif est simple, le plaisir et faire connaitre notre riche patrimoine historique et culturel. Tout cela bien sûr sanctionné par des diplômes, suivant le nombre d’ouvrages d’art activés, ou chassés.

Regard sur cent ans d'existence

Regard sur cent ans d’existence

La station radio en place

La station radio en place

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Il existe aussi une autre activité et bien entendu diplôme, ce sont les ouvrages hydrauliques. L’activation radio en portable, pédestre ou autres en est identique. Comme sur la photographie au-dessus à gauche, il s’agit du DOHF (Diplôme des Ouvrages Hydrauliques de France). Celui-ci regroupe les barrages, écluses, et toutes sortes de bâtiments liés à l’eau, sous réserve d’acception par le comité de gestion. Toujours afin de faire connaitre notre patrimoine architectural et historique.

Bien, pour le second cela tombe bien, 1917. Il faut reconnaitre que le barrage de Savenay, quelque part, il faut buter dessus…Pour le trouver.

Le jour « J »,

Il n’y a pas que le DDay, dans la vie. J’ai décidé de faire honneur à ce petit barrage, un peu perdu dans la nature. Un peu comme mes tourelles de béton, en mer où dans les Ria, protégeant nos navigateurs.

Cette activation va se faire à vélo, muni de sa remorque. Celle-ci est chargé la veille  à l’aide du matériel habituel. Batterie, le Booster MFJ, le FT857 de chez Yaesu, un casque pour d’éventuelles perturbations externes. Le mât Sotabeam télescopique, plié 0,65m et déployé d’une hauteur de 10m. Deux dipôles, un 80/40/20m et un second 40/20m, tout dépendra de mon heure d’arrivée.

Balise APRS de la station

Balise APRS de la station

La station est en place

La station est en place

 

 

 

 

 

 

 

 

Bien sûr j’emmène le petit matériel habituel, ruban adhésif, ficelle et ferlettes afin de pouvoir pallier à toutes sortes d’inconvénients de dernière minute. Dans la remorque se trouve aussi la balise APRS, permettant aux « Chasseurs » de suivre mon périple en direct.

Chez nous, en ce moment le jour se lève péniblement vers 08h00. J’attends tranquillement l’heure afin de ne pas me mettre en danger. A cette occasion les « caisseux » se rendent à leur travail… Finalement après les dernières vérifications, notamment de l’éclairage, je me met en route. La température extérieure est de 2° et une petite brise de NordEst me chatouille le museau. Je n’ai pas froid, afin de me protéger de celui-ci, j’ai mes gants et cagoule de moto. Ce n’est pas esthétique mais, efficace.

La route se passe bien malgré le flot de véhicules. Le dernier kilomètre est à 7%. Finalement j’arrive sur place en sueur et commence à enlever des couches de vêtements.

Activation,

Je n’emploie pas de 80 mètres étant donné que la matinée est bien avancée. Le début des contacts se passe sur 40 m, 7080 Khz. Il faut avouer que la bande est bien occupée et difficile de se faire une petite place comme station portable.

La station devant le barrage

La station devant le barrage

Le Guignol et la station

Le Guignol et la station

 

 

 

 

 

 

 

 

Je ne suis pas très loin des émissions numériques. Début du run vers 09h30, heure française. Les amis belges sont déjà à l’écoute et répondent présent dès la première minute d’appel. J’ai pris soin de me préparer un café en amont, cela évitera de me faire avoir. Lors de ma dernière activation, le pile-up a démarré vers 9h00 pour finalement se terminer vers 13h00. Aucun temps mort, même pour une escale technique. La propagation n’est pas mauvaise, les reports à 59/+10+20 ne sont pas rares.

Le dipôle fonctionne à merveille, même avec les tunes habituels, afin que certains rappellent qu’ils sont présents…. Ce coup-ci, pas de VHF ou UHF, dû au fait faite que je sois au pied d’un barrage, en béton, cerné de conifères. Pas terrible pour ce type d’émission. Le seul petit endroit dégagé, l’est vers l’Ouest, sachant que 20 kilomètres plus loin c’est l’océan…

Malgré les perturbations et le QSB présent, les qso s’enchaînent peu à peu. L’avantage avec les activations du DOHF, le minimum de contacts est de 50. Ce qui est bien pour nous les stations portables.

Activation suite et fin,

La matinée passe très vite. Après le gastro et un peu de marche afin de se détendre. Je suis à la tête de plus de 80 qso, à la reprise donc à l’abri pour la validation de la référence. Il est hors de question pour moi de retourner une seconde fois activer la même référence.

Vue Nord du Barrage de Savenay 44

Vue Nord du Barrage de Savenay 44

Vue plein Sud du barrage

Vue plein Sud du barrage

 

 

 

 

 

 

 

 

L’après-midi sera consacrée à la bande des 20m, après réglage du dipôle tri-bandes. Ce sera vraiment rock’n roll, de puissantes stations s’installent sans vergogne sur ou à proximité immédiate de la mienne. Après une bonne heure de contacts sporadiques, je démonte le matériel vers 15h30. Une petite centaine de contacts en poche.

Ici, en cette période le soir tombe vite. Donc à vélo ou deux roues, en général, c’est comme un hérisson sur une autoroute…

Heureusement il n’y a que 9 kilomètres de faux-plats montants. Je passe des marais au sommet du sillon de Bretagne.

Je suis très fier à titre personnel d’avoir rendu hommage à ce petit barrage centenaire et ô combien utile de Savenay. Cela m’a permis de le faire connaitre aux OMs français et étrangers jusqu’en…Russie.

Merci pour votre patience et au plaisir de se lire ou entendre sur l’air.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

* Sources documentaires prisent dans un excellent ouvrage, rédigé par l’association, « Les amis de l’histoire de Savenay », en vente dans toutes les bonnes librairies

La Tourelle des Morées

Print Friendly, PDF & Email

La tourelle de Morées

La Tourelle des Morées. Connais pas ! Elle vient d’où celle-là ? Elle vient de loin, nous devons retourner pas mal en arrière dans le temps pour visualiser ses origines.

Retournons (une fois de plus) dans l’estuaire de la Loire, car c’est dans celui-ci quelle se dresse fièrement. En plein milieu de celui-ci d’ailleurs, de plus tout le monde s’en fout, pourtant des milliers de navires la frôlent chaque année sans y prêter le moindre œil bienveillant. Pourtant elle leur sauve la vie chaque jour. Oui ! Je sais ! Ce n’est qu’un tas de pierres dans le fond…Il ne manquerai plus quelle ait une âme…

C’est un peu comme les gens que l’on croise sans les voir. Exemple les techniciens qui entretiennent nos routes ou ouvrages sur celles-ci. Ils travaillent, mais, gênent « Le Caisseux » qui n’a pas de temps à perdre pour aller à son hypermarché fétiche…Faire la queue pendant dix minutes à la caisse.

Mais revenons à notre sujet du jour, « La Tourelles des Morées ». Construite entre 1756 et 1777. Eh, oui ! Toujours en service en 2020. Ce serait d’après certains « experts » l’une des première tourelle en pierre de taille, construite au milieu de l’eau de France…

La Tourelle des Morées, Elle est derrière le phare de "Villès-Martin" et ce tanker, il suffit d'attendre

La Tourelle des Morées, Elle est derrière le phare de « Villès-Martin » et ce tanker, il suffit d’attendre

Ça y est, la voici sur le côté tribord du chenal de "Bonne Anse"

Ça y est, la voici sur le côté tribord du chenal de « Bonne Anse »

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Au 17ème siècle, les grands ports français se développent au regard du trafic des navires hauturiers venant des Iles d’Amérique et colonies.Les malheureuses perches et pieux en bois d’orme ou de frêne, peu visibles, à la merci de la première tempête, ne suffisent plus.

Les armateurs veulent plus de garanties pour assurer la sécurité de leurs navires et leurs précieuses cargaisons d’or, d’étoffes princières, de bois précieux ou d’humains.Ils espèrent de robustes balises en pierre dont, la position parfaite détermine des alignements sûrs.

Les choses sérieuses commencent,

En 1694, Vauban (encore lui) demande la construction de deux tourelles dans l’estuaire du Trieux et deux autres dans l’ Aber-Wrac’h. Ensuite l’un des premiers programmes de balisage étudiés pour l’ensemble d’une zone et relevant d’une autorité gouvernementale est celui de Pelletier et concerne donc, la basse Loire. En 1747, cet ingénieur géographe au service du « Duc de Penthièvre » rédige un mémoire présentant les moyens de rendre ce fleuve navigable jusqu’à Nantes sans risque d’échouage. Pour baliser et matérialiser cette route et la rendre sûre, il propose l’installation de plusieurs balises et la construction d’un fanal sur le rocher des Morées qui barre l’accès au chenal. Son ambitieux projet ne verra par le jour, les États de Bretagne s’y opposent. La région se trouve sous la gestion d’Armand-Louis Vignerot, duc d’Aiguillon, de 1753 à 1768, il s’efforce de rendre la navigation dans l’estuaire plus sûre.

La tourelle des Morées sous sa forme définitive depuis 1777

La tourelle des Morées sous sa forme définitive depuis 1777

Villès-Martin premier feu à éclats de France face aux Morées

Villès-Martin premier feu à éclats de France face aux Morées

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Trois tours émergent,

Sur sa demande, l’ingénieur Magin réalise des études hydrographiques préalables, afin de faire ériger trois édifices. Les tours à terre de l’Aiguillon, du Commerce, l’alignement des deux ouvrages permettra d’éviter le banc des Charpentier. Enfin le troisième, la balise en bois des Morées. Les trois ouvrages seront terminés en 1756.

Huit années plus tard (1764) le balise des Morées est déjà détruite. Le 17 septembre de la même année, l’amirauté demande sa reconstruction. Elle fait procéder à l’installation de feux sur les deux autres. Finalement en 1777, ils décident de renforcer la balise des Morées et de construire une robuste tourelle en pierre de granit. C’est un travail d’orfèvre les pierres sont assemblées sans ciment, ni liant quelconque. Les pierres sont maintenues ensembles par des « Crampons » ou des « Crossettes ». Les caractéristiques physiques sont une embase circulaire de 6 mètres de diamètre.

Tour du Commerce

Tour du Commerce

Phare de l'Aiguillon, St Nazaire

Phare de l’Aiguillon, St Nazaire

 

 

 

 

 

 

 

 

 

En 1893, compte-tenu de l’accroissement du trafic, le tonnage des navires et le déplacement de nouveau du chenal, il devient nécessaire de renforcer l’éclairage de celui-ci. La tourelle se renforce et prend de la hauteur afin de recevoir un feu permanent à l’huile minérale. La hauteur passe à 12 mètres. La tourelle sera lumineuse à partir du 14 mai 1893. En complément une dizaine de bouées lumineuses alimentées pas le même combustible complète le système lumineux. Une usine à gaz d’huile est construite à St Nazaire afin d’alimenter le système d’éclairage du chenal. Dans les années 1890/1893 le service des phares et balises expérimente un système d’éclairage à gaz d’acétylène. Un essai sera fait sur « Les Morées », son feu fonctionnera pendant plus de 150 jours et nuits consécutifs sans intervention humaine. Le fanal devient automatique. En 1933, la tourelle passe à l’éclairage au gaz propane par l’adjonction d’un réservoir.

Voila, de nos jours (fin 2020) vous pouvez apercevoir cette petite tourelle, de couleur verte, depuis le plage de Villès-Martin à Saint-Nazaire où, de l’autre côté de l’estuaire sur la commune de Saint-Brévin l’Océan.

Et pour terminer,

Merci d’avoir lu cet article. Pour les Radio-Amateurs, cette tourelle ne compte ni pour le WLOTA, ni pour le DPLF, en revanche pour l’ARLHS elle porte un numéro. Le diplôme des phare du littoral français, précise qu’elle devrait avoir une optique de 8 miles nautiques minimum, ou sinon avoir une hauteur de plus de 15 mètres. Pour le Wlota, le minimum de l’optique demandé est de 10 miles nautiques de portée. Elle n’est donc pas dans leur liste.

Actuellement la portée optiques est de 4 miles pour le rouge et de 6 miles pour le blanc. 3 flashs pendant 12 secondes.

Quelques ressources et divers écrits utiles dans mes recherches: Vous pouvez cliquer ici

La pierre à l’œil

Print Friendly, PDF & Email

La pierre à l’œil,

La pierre à l’œil, joli et bizarre nom d’une tourelle à feu qui balisait l’Estuaire de la Loire maritime. Elle se trouve sur la commune de Paimbœuf, depuis bien longtemps. Pour son histoire nous devons revenir au milieu du 18ème siècle.

L’un des premiers programmes de balisage d’estuaire est celui de la Loire. En 1747 sous la houlette d’un ingénieur géographe Mr Pelletier, au service du duc de Penthièvre. Celui-ci proposera un plan de balisage de l’estuaire pour un coût de 40 000 Livres. Les états de Bretagne ne le retiennent pas, trop cher.

Tiens ! Nous sommes en Bretagne ? Les estuaires sont le lieu de vastes mouvements de navires et donc de trafics importants. Pour la ville de Nantes, ce sont les voyages de « La droiture » comme « Triangulaires » et donc les petits commerçants rouspètent. De nombreux navires s’échouent, coulent ou s’éventrent sur la multitude de bancs de sables ou rochers émergeant. L’objectif est de domestiquer la Loire afin d’aider les navires à rejoindre Nantes sans encombre.

Duc d’Aiguillon,

Le duc d’Aiguillon qui administre la province de 1753 à 1768 demande à l’ingénieur Mangin, après une étude hydrographique préalable, l’édification de trois tours.

Deux à terre, la tour de « L’aiguillon » et elle du « Commerce » afin d’éviter le banc des Charpentier. La troisième sera celle des « Morées » qui trouve place en plein milieu de l’estuaire. Afin de prévenir des roches et du banc de sable éponyme. Construite en 1777.

Les navigateurs apprécient grandement ce balisage. D’autres suivront afin de compléter le balisage de l’estuaire de la Loire, notamment la tour de « la Pierre à l’œil » en 1780, peu avant la révolution.

Pierre à l’œil début 20 ème siècle

Pierre à l’œil début 20 ème siècle

Remarquez l'avancée de la tour sur la Loire Maritime

Remarquez l’avancée de la tour sur la Loire Maritime

 

 

 

 

 

 

 

 

Petite tour en pierre muni d’un toit en pierre de taille d’une hauteur d’environ six mètres. Oui ! D’ici l’on ne vois pas grand chose. La position exacte de cet ouvrage est Latitude 47° 17′ 60 N et Longitude 002° 02′ 70 N, située sur la commune de Paimbœuf. Son rôle était aussi de matérialiser le chenal de navigation avec la tourelle des « Brillantes » située à 500 mètres de là en aval de la Loire. Les « Brillantes » érigée la même année que la « Pierre à l’œil » en 1780.

La Pierre à l’œil en 2020

La Pierre à l’œil en 2020

C'est loin la mer ?

C’est loin la mer ?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Au fil du temps le banc des « Brillantes » se déplace et sa taille change,  petit à petit il ensable l’endroit. De plus la main de l’homme, bien sûr passe par là, les creusements successifs du chenal et le rejets des encombrants y sont pour beaucoup. Une sorte de « Jaille » de l’époque.

La tourelle des Morées (1777) et Le Grand Charpentier (1887)

La tourelle des Morées (1777) et Le Grand Charpentier (1887)

La tourelle des Brillantes 1780

La tourelle des Brillantes 1780

 

 

 

 

 

 

 

Trois tourelles,

De ces trois tourelles à feu, deux sont encore en service, à savoir celle des « Morées » et la seconde, « Les Brillantes ». D’autres tourelles à feu balisent ou balisaient l’estuaire de la Loire comme, la tourelle de la « Pierre rouge » (1806, voir article sur ce site), la tourelle « Des Moutons » (1811) se situe presque en face de la Pierre à l’oeil sur l’autre rive et visible à l’œil nu. Nous avons aussi un peu en aval la tourelle de « Sécé » (1807) qui se trouve à la jonction du banc de « Bilho » et du banc « Des Brillantes » et enfin « La Ramée » qui feront l’objet d’un autre article sur ce site.

D’autres part compte-tenu des nombreux naufrages ou incidents de navigation les marins tombés à l’eau avaient peu de chance de s’en sortir vivants, de part la forme des tourelles, tronconiques et avec un sommet en pointe. Ils décident en 1893, d’araser les sommets de ces tours, d’y sceller une balustrade en fer et de leur adjoindre une échelles métalliques afin que les marins puissent avoir une chance de s’en sortir. Certaines tourelles comportaient des niches à leur sommet pouvant contenir un naufragé.

Aménagement sur la "Tourelle de la Pierre Augé"

Aménagement sur la « Tourelle de la Pierre Augé »

Aménagement de "la tourelle aux Moutons"

Aménagement de « la tourelle aux Moutons »

 

 

 

 

 

 

 

 

Pour revenir à la tourelle de la « Pierre à l’oeil », en 1890 l’on installe un système d’éclairage qui se compose, non pas d’optique catoptrique comme sur les phares de premier ordre mais, d’un appareil rotatif à réflecteur parabolique et à lampe à huile, moins onéreux.

Maintenant vous allez me dire, « Mais elle se situe où, cette pierre à l’œil ? »

Situation,

Lors de votre visite dans cette commune de Paimboeuf, vous longez la Loire et ses grands quais. Vous verrez bien sûr son petit phare qui serait, selon les spécialistes le phare le plus en retrait du littoral, environ 10 kms. Vous continuer vers le camping, arrivé face à celui-ci, vous avez un chemin face à vous, un petit restaurant sur votre droite, vous allez tout droit vers le port à sec.

Sur le port à sec, un chemin de terre longe celui-ci sur 100 mètres maxi et la tourelle se présente à vous. Il ne reste plus qu’a profiter de l’endroit bucolique et calme.

A noter qu’en 2020 le port à sec est détruit et laisse place au chantier des éoliennes du Croisic.

La tourelle de la « Pierre à l’œil » fait partie pour les Radio-Amateurs du DFCF, elle a été activée dernièrement (avril 2015) par Claude F5MCC.

Merci d’avoir pris le temps de lire cet article.

Tintin, Haddock et Milou à Saint-Nazaire

Tintin, Haddock et Milou à Saint-Nazaire

Activation du Four

Print Friendly, PDF & Email

Activation du Four,

Rien de domestique. Non ce n’est pas une blague, en tant que Radio-Amateur j’effectue un activation de radio. Au large du Croisic, sur le phare du Plateau du Four. Oui !Oui! Cela fait un peu long pour une introduction.

Souvent le quidam moyen me dit: C’est pour quoi faire, ça sert à rien ? Et pis, maintenant y-a internet !! Souvent, j’évoque avec ceux-ci la musique. Pourquoi, écouter du Mozart, Grieg ou Telleman alors que l’on a le rap et le Hard-Rock…

Et puis tout cela nous mène à quoi ? A la Culture, la géographie, l’histoire, la géopolitique, les échanges amicaux, les rencontres etc…

Bien maintenant passons aux choses sérieuses. Le phare du Plateau du Four, je ne vais pas vous refaire l’histoire de celui-ci, il suffit de lire l’article qui lui est consacré sur ce site.

L’activation d’un phare en pleine mer demande pas mal de temps et d’énergie pour, peu de temps de trafic en général.

Les Phares,

Revenons à notre phare. Certains Radio-Amateurs activent des Châteaux, Fontaines, Lavoirs, partent à l’autre bout du monde faire de la radio sur des iles rares, comme Tromelin, Crozet, Cliperton (îles français) et j’en passe. Moi c’est les phares, pour parler de ces édifices qui font face à l’océan sans broncher, de temps à autres quelques gémissements tout au plus.

Plusieurs associations connues gèrent ces édifices en radio, il s’agit du DPLF, pour la France, de l’ARLHS pour les USA, de Trinity House, le plus ancien pour l’Angleterre. Finalement, chaque pays à des associations qui s’occupent de phares. Une des conditions souvent c’est la distance de l’édifice, parfois le nombre de contacts. Possèder au moins un cliché vous représentant en compagnie du phare.

Pas besoin d’avoir fait Saint Cyr…

C’est parti,

Donc c’est parti en ce beau matin d’avril. Le WX, moyen, houle de 0,50 à 1 mètres, vent de Sud-ouest de 3 Beaufort.Pas précipitation annoncée, serait-ce mon premier phare sans froid, ni pluie !! La marée du jour coefficient 65, donc mortes eaux, idéal pour aborder un site de phare en mer. Pour mémoire ceux-ci ne peuvent être abordés que par de petites embarcations. Enfin c’est l’idéal.

Cap sur le phare du Tréhic

Cap sur le phare du Tréhic

Mise à l'eau dans le port du Croisic

Mise à l’eau dans le port du Croisic

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les coordonnées de ce phare du « Plateau du Four ».  Latitude : 47°19′ 7N, Longitude : 002° 38′ 1W, le Locator pour l’activation est IN87QH. Outil intéressant pour une animation en portable, c’est l’APRS pour ceux qui la pratique cela permet aux correspondants de situer la station sur des sites spécialisés style « Aprs.fi ».

L’arbordage,

Pour la navigation la règle est simple, le phare n’est abordable que 2 heure avant la basse mer. Il est 10h30 lorsque j’arrive à proximité de celui-ci, la mer est basse à 14h00. Vous allez me dire: C’est pas un peu tôt ? Si mais, en partant plus tard (ou trop) du port je ne peux plus mettre à l’eau le bateau. Comme c’est une première pour moi, je ne sais pas où se situe la digue d’accès au phare. J’attends tranquillement et me remémore les actions une fois sur la digue et le début des opérations.

2h30 avant la basse mer, temps calme

2h30 avant la basse mer, temps calme

2h00 avant la basse mer

2h00 avant la basse mer

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Il reste 2h30 avant la basse mer, j’aperçois enfin la digue. J’arrive en approche douce, il y a 50 cm de fond, seul un faible tirant d’eau peut passer. Je vérifie mes pare-battages, une bonne dizaine de tous les diamètres, la digue est couverte d’algues cachant des moules et huîtres.

J’accoste à la première tentative, pas trop de mérite because la mer est presque plate à ce moment là. Amarrage du navire rapidement, comme d’habitude un troisième bout de secours en cas de problème. Je reste dans le bateau et gerbe le matériel sur la digue, ce n’est pas le plus facile notamment la batterie de 108 Ah qui pèse 25 Kgs.

La prudence,

Prudence est le maître mot, les paquets de mer passent par intermittence au-dessus de la jetée et emporte mon tripode que je rattrape de justesse. Je dois attendre encore attendre quelques minutes que la mer baisse avant de sortir le matériel fragile.

Matériel à quai,

Matériel à quai,

Installation du matériel

Installation du matériel

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Il reste deux heures avant la basse mer, j’installe le tripode et les antennes VHF/UHF. Au tour de la verticale décamétrique Comet CHA250 que je plante dans une anfractuosité de la digue. La VHF et UHF sont équipées de BigWheels ayant l’avantage d’être presque omnidirectionnelles et permet de contacter des stations situées jusqu’à 200 kms maximum lors de propagation moyenne (pour la VHF).

On est pas bien là !

On est pas bien là !

Pas le choix à part attendre la marée haute

Pas le choix à part attendre la marée haute

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Radio, Radio,

Il est 14h00, la mer continue de baisser pour encore 1h45mn, je commence par explorer la bande des 2 mètres et lance appel sur 144.300 USB. A cette heure, en semaine, difficile d’ avoir des correspondants. La première station sera du département 49 avec F1CKB. Mais ce sera mon seul QSO en 2m. Passage sur 40m, 7.080 Mhz, idem pas de correspondants dans l’immédiat, je monte sur 20m, 14.285 Mhz là c’est parti, le premier pile-up. C’est une fréquence souvent utilisée pour le SOTA et stations portables.

Un peu de calme et de quiétude

Un peu de calme et de quiétude

Une dépression arrive de Belle-île dans 3 heures

Une dépression arrive de Belle-île dans 3 heures

 

 

 

 

 

 

 

 

La remontée des eaux,

La mer est basse à  16h00, pour le moment 50 QSO de réalisés. Le bascule de marée s’opère et ce qui arrive à chaque fois s’opère une fois de plus, de méchantes vagues surgissent. Donc même scénario, malgré un niveau de  mer d’un mètre en dessous de la digue, quelques vagues passent pardessus. Un nouveau pile-up me permet de réaliser 20 QSO supplémentaires mais, je commence à avoir les pieds mouillés. Je rapatrie et démonte le matériel à l’abri au pied du phare.

Il est temps de plier les gaules

Il est temps de plier les gaules

Méchante vague de travers

Méchante vague de travers

 

 

 

 

 

 

 

Moins d’une heure de remontée des eaux il faut arrêter à regret mais, c’est la loi des activations en mer. Bilan 70 QSO en 3 heures de trafic avec un FT857, 100 Watts, une batterie de 108 Ah, un Booster MFJ. Bien sûr une antenne COMET CHA250.

Il est temps de quitter les lieux, les vagues se forment, la dépression annoncées depuis deux jours arrive. Le portable VHF est toujours en veille sur le canal du CROSS. Retour sans encombre malgré une forte houle.

img001

N’oubliez pas de valider vos expéditions auprès des associations concernées. Merci d’avoir lu cet article et 73 QRO. Si vous désirez revoir l’historique de ce phare, cliquez ici, merci.

 

Tintin, Haddock et Milou à Saint-Nazaire

Tourelle de la Pierre Rouge

Print Friendly, PDF & Email

Tourelle de la Pierre Rouge,

La « Tourelle de la Pierre Rouge », se situe sur la Loire maritime entre Nantes et Saint-Nazaire, à la hauteur de la commune de Lavau-sur-Loire. Son autre nom d’origine était « Pierre Auge ». Sa position géographique est L= 47° 17′ 45 N et G = 001° 58′ 50 W. Elle se trouve toujours sur lit de la Loire actuelle. Elle est construite en pierre de granit de la région de Lavau. Sa période de naissance, bien là ça coince. En dépit de mes observations visuelles et photographiques, aucune date ne figure sur l’édifice.

En revanche sur l’ouvrage de référence « Histoire du balisage et de l’éclairage des côtes de France », lui stipule que les premiers repérages et balisage de « La Basse Loire » datent de 1747. Le chantier sous la direction de l’ingénieur Pelletier sous couvert du Duc de Penthièvre. Tout cela afin, de rendre cette partie de fleuve navigable entre Nantes et Saint-Nazaire pour le commerce triangulaire.

Pierre Rouge à Lavau

Pierre Rouge à Lavau

Encore deux heures de Jusant avant de traverser

Encore deux heures de Jusant avant de traverser

 

 

 

 

 

 

 

 

La naissance,

Cette tourelle de signalisation (ou tour à feu) a été érigée en 1806 après celles des « Morées » et des « Brillantes » beaucoup plus anciennes. Respectivement 1777 et 1780, elles sont toujours en service en 2020. Certains de nos bâtisseurs actuels devraient en prendre de la graine. Ces tours sont faites de Granit de la région.

Au pied de l'ouvrage

La pierre rouge, Au pied de l’ouvrage

La pierre rouge, Petite jetée d'accostage

La pierre rouge, Petite jetée d’accostage

 

 

 

 

 

 

 

 

Attention si vous désirez vous rendre sur ces tours, vous devez prendre en compte les dangers liés à la marée qui envahie tout le secteur et celui-ci peut devenir très dangereux.

Oui ! Je sais ! Je ne pouvais prévoir le mauvais temps

Oui ! Je sais ! Je ne pouvais prévoir le temps

Par beau temps !! Le Pont de St Nazaire et Paimboeuf

Par beau temps !! Le Pont de St Nazaire et Paimboeuf

 

 

 

 

 

 

 

 

Pour vous y rendre, de Savenay (44260), direction Lavau-sur-Loire. Ensuite vous vous rendez sur l’œuvre de Tadashi Kawamata (voir article portable 2), la longer afin d’arriver jusqu’à l’écluse de l’étier de Lavau.

Œuvre de Tadashi Kawamata

Œuvre de Tadashi Kawamata

Écluse de l’étier de Lavau sur Loire

Écluse de l’étier de Lavau sur Loire

 

 

 

 

 

 

 

Promenade bucolique,

De l’écluse vous pouvez apercevoir « La Tourelle », il ne vous plus qu’a vous diriger vers la Loire, une bonne marche d’environ 20 minutes pour les plus costauds, 30 minutes pour les autres. Ah oui ! J’avais oublié, ce sont des vasières, donc 20 à 30 cm de vase suivant la période de marée.

Je vous conseille des vêtements qui ne craignent rien de grandes bottes ou comme bibi, des Wadders. Vous profiterez des ragondins et leurs immenses terriers, des oies sauvages, canards, cigognes parfois et toutes sortes de petits animaux.

Si vous voulez vous rendre sur la tourelle, attention, attendre la marée basse, à certains endroits il y a malgré tout 2 à 3 mètres d’eau sale. Autour de l’ouvrage environ 30cm de vase très grasse.

Et voila, merci d’avoir lu cet article.