Goulet de Fromentine et Barre de Monts

Goulet de Fromentine et Barre de Monts,

Cette fois nous, nous rendons en Vendée (85) sur la commune de La Barre-de-Monts et plus précisément le quartier de Fromentine. Nous allons parler de Tôle, il reste quelques phares fabriqués en tôles de fer ou de fonte. Il y en a en France et à l’étranger, notamment en Angleterre précurseur en la matière.Ce petit phare voyageur est fidèle depuis plus de cent années. Depuis le grand plan de balisage des côtes françaises, des sommes importantes sont mises en jeu. En 1800, il n’y avait que quinze phares en service en France. Les matériaux utilisés étaient le granit ou le Kersanton. Il était hors de question de dépenser de l’argent afin de transporter ces matériaux loin des sites de production.

Le Goulet de Fromentine,

Ce lieu se situe donc au Nord de la Vendée, entre l’île de Noirmoutier et la côte de la Barre-de-Monts. C’est la fin de la Baie de Bourgneuf. Pour s’y rendre, ce n’est pas sorcier, que vous veniez des Sables, Nantes ou Saint-Nazaire, il suffit de suivre la direction de Noirmoutier. C’est à cet endroit qu’en 1971 apparaît le pont reliant l’île au continent, c’est aussi l’endroit le plus étroit, moins de 800 mètres. Donc le plus dangereux, imaginez un siphon d’évier, trois heures après la bascule de marée. C’est à cet endroit aussi que, se situe le quai du ferry permettant de relier l’île d’Yeu au continent.

Il va falloir attendre un peu

Il va falloir attendre un peu

Moins bucolique mais, plus rapide

Moins bucolique mais, plus rapide

 

 

 

 

 

 

 

 

Le célèbre passage du Gois se trouve quelques 4 kilomètres en amont, plus au Nord. Il était le passage incontournable au gré des marées. L’endroit est balayé par des vents très violents, il suffit de voir ce qui se déroule en ce début d’année 2018, sur Bouin.

102 mètres de hauteur, enfin presque...

102 mètres de hauteur, enfin presque…

Bien, maintenant il va falloir ramasser !

Bien, maintenant il va falloir ramasser !

 

 

 

 

 

 

 

 

Le métal s’invite chez nous,,

Nous sommes à la fin du 19ème siècle, la Baie de Bourgneuf n’est balisée que par des perches de bois se déplacent au gré des flots. Malgré les demandes des travailleurs de la mer et autorités de la baie, l’éclaire du goulet n’était pas une priorité.

Ce n’était pas un problème local, il concernant tout le littoral français depuis la décision de 1825. Entre temps nos amis anglais exploraient une autre solution, une sorte d’alternative. Avec l’explosion industrielle, pour la première fois en Europe, ils construisent en 1803, un phare métallique. C’est le phare de Swansea entièrement réalisé en plaque de métal.

En France pas question d’utiliser le métal, jugé incompatible avec l’air salin. Un phare est fait de pierre noble ou éventuellement de bois pour les locaux. L’avantage du métal est son insensibilité au feu, fléau de l’époque. Il est fait de plaques de métal assemblées par des vis, puis pas rivets. A ce sujet Monsieur Eiffel et un associé avaient déposé un brevet concernant ces édifices métalliques.

En France la première expérience se situerai en 1832. Cela concerne la fabrication de planchers et de structures de soutient. Cela consistait à renforcer et rigidifier l’intérieur des édifices. Le phare de Goulphar en fera l’expérience (Belle-île en mer).

Je suis bien là depuis 1915

Je suis bien là depuis 1915

Je suis bien là depuis 1915

Je suis bien là depuis 1915

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ensuite les chantiers s’enchainent, compte-tenu du coût de fabrication et d’installation, 40 à 60% moins chers.

Un petit fanal métallique apparaît à la « Pointe de L’Eve », à Saint-Nazaire en Loire Atlantique, face au Grand Chapentier, en l’année 1856. Cette même année c’est dans le Pas-de-Calais que l’on érige le feu de Walde dont les vestiges sont toujours visibles. Imitant celui de nos amis britanniques qui en 1830, installèrent le même sur la Tamise.

Le métal suite,

Les phares métalliques se commandent sur catalogue et sont livrés à l’autre bout du monde. Le transport se fait par voie maritime comme, le phare Amedée de Nouméa, d’une hauteur de 52 mètres assemblée en dix mois seulement. Assemblée en 1862, Il est toujours en service à ce jour et se visite. Crée par une entreprise parisienne des Buttes Chaumont, ils étaient assemblés en plein Paris avant expédition.

Suivrons quelques phares, en 1865 à Saint-Vaast-la-Hougue, 1868 celui de Saint-Portrieux etc…

J'habite rue du phare, Fromentine

J’habite rue du phare, Fromentine

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Concernant le phare qui nous occupe, je le surnomme le « Phare voyageur ». Durant sa longue vie, on le trouve sur trois sites différents, au cours de son existence. Le souci c’est « Ou » ? Son année de naissance serait en 1865/1867. Dans les nombreux documents que je compulse, deux ouvrages de références le situent à des endroits différents.

L’un le place sur le port de Dieppe en début de carrière, ensuite la Pointe du Raz, Saint-Nazaire pour terminer à Fromentine.

Le second le situe à Brest en 1868, puis Saint-Nazaire et enfin Fromentine. Une chose est certaine, il trône sur la colline de la Barre-des-Monts depuis 1915.

Vue de son embase boulonnée au sol

Vue de son embase boulonnée au sol

Caillebottis en fer forgé

Caillebotis en fer forgé

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Suite au déplacement du chenal de Fromentine, les systèmes à feux fixes deviennent insuffisants. Par lettre de décembre 1894 le ministère informe le préfet de Vendée. En 1913, il est décidé d’installer une tourelle métallique sur les dunes de Fromentine. Ce fanal vient du port de Saint-Nazaire. Il sera assemblé en 1915

Pour conclure,

Il n’est pas très haut, il culmine à 10 mètres de haut et 21 d’altitude. Sa portée est de 13 miles nautiques pour le secteur blanc et 10 miles pour les secteurs Rouges et Verts. Des panneaux de secteurs sont renforcés par leur fixation sur la rambarde extérieure. C’est une optique simple focale de 0,25 mètres à deux occultations toutes les 6 secondes.

Il est classé monument historique depuis fin 2012. Il n’est pas ouvert au public mais facilement visible. Pour vous y rendre très simple, il est situé « rue du phare » à Fromentine. Cela ne s’invente pas, nos anciens ne se perdaient pas en blabla, ils allaient à l’essentiel.

Pour les OMs, son locator est IN86WV et c’est un site France Flora Fauna référencé FFF-1248. Pour le phare il porte une référence ARLHS, FRA-374. J’aurai le plaisir d’activer ces deux références dans quelques jours.

Tourelle rouge du Milieu

Tourelle rouge du Milieu

Tourelle blanche de Boisvinet

Tourelle blanche de Boisvinet

 

 

 

 

 

 

 

 

A l’entrée du goulet de Fromentine, en venant de l’île d’Yeu deux tourelles anciennes balisent celui-ci. Elles sont en pierres assemblées sans joints. Elles portent les jolis noms de « tourelle du milieu » et « tourelle Boisvinet ». La portée de la tourelle du Milieu (la rouge) est de 5 miles nautiques, en revanche la tourelle Boisvinet est à ce jour un simple Amer.

Merci pour la patience dans la lecture de ce petit article, à bientôt pour une nouvelle aventure, 73/44

Dernières news,

Les conditions climatiques, ce n’est pas que des éoliennes qui tombent. L’Océan creuse les côtes inlassablement, comme sur les deux clichés dessous, pris au pied du pont de Fromentine.

En Gironde*, sur la plage du Pyla-sur-mer, en ce moment un bateau pompe appelé « Côtes de Bretagne » tente de rattraper les dégats. C’est un sablier de 75 mètres de longueur, il charge du sable au large (1200 mètres cubes) et les projette sur la plage. Dans trois semaines il aura envoyé 150.000 mètres cubes sur les plages aux abords de la dune du Pyla. Coût 300.000 euros…

Lendemain de fêtes 2017/2018

Lendemain de fêtes 2017/2018

Lendemain de fêtes 2017/2018

Lendemain de fêtes 2017/2018

 

 

 

 

 

 

 

 

*Ouest France du 18/01/2018

Activation du Bec de l’ Epoids

Activation du Bec de l’ Epoids

Activation du Bec de l’ Epoids, joli nom pour un petit fanal situé sur la Baie de Bourgneuf. Sur la commune de Bouin, département de la Vendée. Positionné sur le nord du 85, à une portée de fusil de la Loire Atlantique et de la ville de Bourgneuf en Retz.

Ce petit phare se situe sur la pointe du port ostréicole du Bec, dans le quartier de l’ Epoids et donc sur la commune de Bouin. Cette commune d’ailleurs historiquement parlant, est située sur les anciennes « Marches de Bretagne ». C’est la ville la plus au sud de cet ancien royaume, même si cela fait bondir certains. Des soixante-huitards, habitants du 14ème arrondissement, redécouvrant leur origine lointaine, entres autres.

17 Novembre, 08h35 lever du jour

17 Novembre, 08h35 lever du jour

Même date, 17h20 le soir tombe

Même date, 17h20 le soir tombe

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Sa situation,

Venant de Saint-Nazaire au nord, bien sûr j’emprunte la route bleue vers le sud, direction Noirmoutiers, La Rochelle. Je passe les communes de Pornic, La Bernerie, les Moutiers en Retz, Bourgneuf en Retz et prend la direction de Fromentine. Après la traversée du village de Bouin en direction de Beauvoir sur mer, le petit port est indiqué. Finalement, Il se situe après les éoliennes. Soyez prudents, le matin de bonne heure, sur les routes très étroites, il y a beaucoup de trafic.

Vous rencontrerez toutes sortes de véhicules, notamment des semi-remorques venant chercher de la marchandises ou des produits de la mer pour votre table.

Le port ostréicole se situe sur un polder, gagné sur la mer au fil des siècle. Pour la beauté du paysage, vous repasserez, surtout à marée basse.Il y a entre 180 et 200 professionnels du coquillage.

L'entrée du port en Basse mer

L’entrée du port en Basse mer

Basse mer sur la Baie de Bourgneuf

Basse mer sur la Baie de Bourgneuf

 

 

 

 

 

 

 

La vase est omniprésente dans la Baie, due à sa forme en cul de sac et les nombreuses digues ou levées de terre, édifiées de la main de l’homme.

Activation du Bec de l’Epoids,

C’est une activation sympathique, idéale pour des débutants en expéditions ou pour l’hiver. Pour valider celle-ci, il vous faudra vous situer dans un périmètre de 150 mètres à 1 kilomètre du fanal, suivant l’association concernée. La place ne manque pas en fin d’année, contrairement à la saison estivale. Un parking à été aménagé pour les camping cars. Par ma part je choisi de me placer au pied du phare. L’endroit le plus dangereux, en pleine sortie de virage. Il y a un trafic incessant, de curieux, de poids lourds, de tracteurs et leur remorque chargée d’une plate en aluminium.

Comme d’habitude, à la vue des antennes tout le monde est, le pied sur le frein. Étant sur la voie publique, l’objectif est de ne pas gêner la circulation piétonne et routière.

Vue sur le phare et l'écluse

Vue sur le phare et l’écluse

Sympathique la vue !!

Sympathique la vue !!

 

 

 

 

 

 

 

 

Le côté pratique,

Étant donné la place suffisante, je décide d’implanter des antennes, filaires en plus de la verticale. La météo nationale annonce, pour ce jour, un vent de 70 km/h et de la pluie tout la journée. J’arrive vers 7h30 du matin, de nuit, je commence à placer le véhicule. J’implante aussitôt mes « cônes de chantiers » autour du véhicule, appelés aussi cônes de Lübek.

Je commence par les antennes VHF et UHF. Ces antennes sont destinées à effectuer des QSO avec les copains de la région et plus si propagation favorable. J’ai plaisir à contacter les amis du 85. Ce jour-là d’ailleurs, je réussie à contacter des OMs à plus de 200 kilomètres, avec la Bigwheel et 20 Watts. Elles me servent aussi à contacter des F0 limités dans leurs fréquences. Finalement, tout le monde n’a pas de transceiver décamétrique et certains ne veulent pas en faire.

Vue d'ensemble du chantier

Vue d’ensemble du chantier

Le guignol en action

Le guignol en action

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Côté décamétrique, finalement, je commence les émissions vers 10h00 du matin. La partie 144 et 432 ayant été plus longue que prévu. Des OMs anglais cherchant à tout pris à me contacter car, selon leurs dires, je suis sur un locator très rare pour eux…

Vers midi après deux heures passées sur 7,095 mHZ, je suis à plus de cent contacts. Tout l’Europe de l’Ouest ma contactée.

Trafic, suite et fin,

J’arrête les émissions vers 12h25 faute de combattant, tout le monde est partie au gastro.

L’après-midi, début des émissions vers 14h10 sur le 20 mètres avec la Comet Cha250, la fréquence sera 14,265 mHZ. En général je commence par un petit tour auparavant sur la fréquence des Sota et stations portables vers 14,285 mHZ. Peu de clients, c’est la sieste sûrement, en revanche belle ouverture sur la Scandinavie. Des suédois, finlandais, danois suivis de polonais et russes me répondent.

Soudain la propagation s’écroule d’une seul coup, plus personne ne répond à mes appels, hormis un américain et un canadien pris au hasard.

Je décide de ré-investir la bande des 40 mètres, malgré quelques allers retours sur la bande des 2 mètres.

La mer remonte, le chenal est en eau

La mer remonte, le chenal est en eau

ça commence à sentir les fêtes

ça commence à sentir les fêtes

 

 

 

 

 

 

 

 

Le soleil commence à décliner, la mer remonte et la cohorte de plates arrivent au port chargées comme des mulets.

La fréquence devient impossible, de grosses stations italiennes et espagnols s’installent sans vergogne. Je décide d’éteindre le transceiver à 17h30, de toutes façons, il fait nuit.

Quelques détails,

Le Bec de l’ Epoids est donc sur la commune de Bouin, en Vendée, 85230 le code postal, (85 pour les nuls). Sa position est 46° 56′ 41″ N, 002° 004′ 47″ W, et le locator est IN86XW.

N’oubliez pas de valider votre activation auprès des instances concernées. Pourquoi ? Très simple ! Pensez aux chasseurs de phares, en tous genres. Le monde entier regorge de passionnés de phares. Il vous en sauront gré.

 

Bien, finalement tout à une fin. Merci d’avoir pris la peine de lire ce petit article. 73, à bientôt.