Flash au plateau du Four

Flash au plateau du Four,

Il est 6h30 ce lundi de fin septembre. Je prends la route en direction de la petite cité du Croisic. La dépression du weekend se termine, le vent de Nord-est se calme progressivement. La journée s’annonce ensoleillée, température de 20 degrés et quelques rafales à 15 nœuds. La marée haute de coefficient 80 est à 5h00 ce matin.

La route se fait de nuit, en Loire Atlantique fin septembre, le jour se lève à 8h00. Le voyage dure environ cinquante minutes, principalement des voies secondaires. Je ne parle pas des multiples limitations de vitesse, rond points dont nous sommes les champions de France. Enfin les dos d’ânes à négocier avec l’ensemble routier, voiture et remorque. Nous sommes de nouveau en période calme, tant mieux, Le Croisic c’est un cul de sac. Je ne vous parle pas des vacances scolaires hihihi.

Je traverse la cité endormie où seul la boulangerie est ouverte.

Mise à l’eau et départ,

Mise à l’eau rapide compte-tenu de la marée qui descend depuis bientôt trois heures.Finalement, l’ensemble dure vingt minutes, incluant le changement de tenue pour la combinaison néoprène. La température est de 5° centigrades.

Lever du jour, encore une belle journée

Lever du jour, encore une belle journée

Remous dans le traict du Croisic

Remous dans le traict du Croisic

 

 

 

 

 

 

 

 

Finalement, c’est parti, pour un nouveau run sur le plateau du four. Pas mal de clapot jusqu’à la pointe de la jetée du Tréhic, le vent de Nordest claque pas mal sur la coque et la douche matinale est de rigueur.

Le petit phare du Tréhic

Le petit phare du Tréhic

8h00 du Mat sur le Croisic

8h00 du Mat sur le Croisic

 

 

 

 

 

 

 

 

La jetée du Tréhic construite en 1872 et d’une longueur de 858 mètres, est le lieu privilégié des badauds venus de tout l’hexagone. Soit des pêcheurs de passage, des estivants en goguette ou des locaux amoureux de leur cité.

Vogue le navire,

Surprise, en passant la tourelle de « Basse Hergo » c’est le calme plat. Je file à 19 noeuds cap au 260 °. Même à 5 miles, avec le soleil levé, l’on aperçoit au loin le phare du plateau du Four.

Je l’ai déjà évoqué, rien à voir avec le « phare du Four » situé dans le département du Finistère (29 pour les nuls) Le notre est encore plus tristement célèbre. Le plateau rocheux d’environ 2 miles de longueur, renferme maintes épaves, dont l’Hermione et d’autres navires de guerres. Notamment la bataille des Cardinaux, où des navires de 80 canons ont disparus.

Le notre, dans le 44, est le premier phare construit en pleine mer, en 1822…Je ne reviendrai pas sur les détails, il vous suffit de vous reporter à un de mes articles précèdent. Pour cela, merci de cliquer ici.

Mon clown des mers est en vue,

Mon clown des mers est en vue,

Amarrage du gros, provisoirement

Amarrage du gros, provisoirement

 

 

 

 

 

 

 

Pour planifier l’abordage donc, je vous conseille, une mise à l’eau au Croisic, environ trois heures après la pleine mer. Attention, ce jour-là, coefficient de marée, 80. Si celle-ci est plus faible, raccourcissez ce délai, marnage moins important. Pour ma part, le coefficient idéal est 65/75. Dans les ouvrages de navigation anciens, l’on conseille de ne pas dépasser 80 de coefficient, notamment pour le débarquement en pleine mer. Finalement c’est du bon sens.

Installation…Et plouf, paf,

Situation normale, comme d'hab...

Situation normale, comme d’hab…

C'est l'heure du café, avant installation

C’est l’heure du café, avant installation

 

 

 

 

 

 

 

 

Pour le moment tout va bien. Comme à mon habitude, je prends un café et installe tous ce qui n’a pas trait à la radio. Les pieds de caméra et appareil photo. Je dois le faire car la fenètre d’activation est de seulement trois heures dans le meilleur des cas. En règle générale, une heure après la basse mer, ça vient claquer sur la jetée. Le matériel électrique n’aime pas du tout.

je démarre l’installation de la station radio, à savoir, le booster MFJ, le Yaesu FT857 et la comet CHA250. Suivent le carnet de trafic papier, crayons de bois, etc…

Je n’ai pas de PC portable (tant mieux) car pour ma part difficile de visualiser l’écran en plein soleil.

J’allume la station, règle l’antenne et me prépare à lancer le premier appel. Le niveau de l’eau se situe, comme d’habitude, un mètre en dessous de mes pieds. Soudain, avant de réaliser quoi que ce soit, je suis trempé de la tête aux pieds. Une vague est passée environ, un mètre au-dessus de moi. Elle emmène tout mon matériel, je me cramponne à la table de camping en retenant tout ce que je peux. Je suis abasourdi, je vais bien, le matériel beaucoup moins. Le FT857 est passé à trépas.

L’activation est terminée, elle aura durée, rien du tout… Une seule vague, tout redevient normal, comme s’il ne s’était rien passé.

La scélérate à ruinée ma journée de radio et mon matériel. Le côté positif est que, tout va bien, aucune blessure, sauf d’amour propre. Même mon gilet de sauvetage automatique, que je garde toujours sur moi, ne s’est pas déclenché.

Attention ,je suis conscient qu’une vague scélérate n’a rien à voir avec ma situation. Dans mon cas c’est une vaguelette. A ce propos aucun scientifique connu, ne peux expliquer le phénomène. Hormis mes copains d’estaminet.

Et ensuite,

La situation est simple. Il est 9h30 du matin, je suis sur une jetée de phare à 5 miles des côtes. Je dois patienter jusqu’à la fin d’après-midi, le bateau est échoué et le port du Croisic à sec.

J’étale tout le matériel sur la jetée ensoleillée.

Vue d'ensemble, côté Nord

Vue d’ensemble, côté Nord

Vue d'ensemble, côté Sud-Est

Vue d’ensemble, côté Sud-Est

 

 

 

 

 

 

 

 

Je vais passer une grande partie de la journée à explorer les alentours, une fois de plus hihihi. Les moules sont en essaims et donc bonnes pour l’an prochain. Quelques tourteaux et étrilles présentent que je vais observer. Un pensée bien sûr pour tous les copains qui m’attendent derrière leur transceiver. Mais, que fait-il le OHH ? La référence du Plateau du Four est rare (restons modeste). Pour une fois j’étais de bonne heure.

Il est 14h00 sur le Four

Il est 14h00 sur le Four

En attendant la marée

En attendant la marée

 

 

 

 

 

 

 

 

La journée défilant, en arpentant les rochers découverts je cogite. Où ai-je pu pêcher ?Je n’ai pas la réponse dans l’immédiat, mais je la pressant. Pour l’instant la pilule est amère. La question qui se pose, c’est « est-ce que j’ai atteint certaine limite » ou « prendre cet échec afin de rebondir ».

Dans un premier temps, l’acquisition d’une valise plus étanche est souhaitable. L’événement peut se reproduire. La position de la station radio sur la jetée. Le vent est d’Ouest à 70% et, à la base de ce pied d’éléphant je suis bien protégé. En revanche lors de vent du Nord ou d’Est, beaucoup moins.

Vue panoramique du plateau

Vue panoramique du plateau

Vérifications avant retour

Vérifications avant retour

 

 

 

 

 

 

 

 

En attendant es investigations, le FT857, bien que sûrement passé à trépas part en dépannage chez un spécialiste. Il n’est pas réparable, mais l’avis d’un expert va fixer la situation.

Le futur,

Malgré cet échec et ses conséquences, je prévois de continuer mes activations en mer. Ce n’est pas nous qui la prenons mais elle qui nous prend.

C’est drôle, en France, le terme « échec » est banni du vocabulaire. A l’inverse des Anglo-saxons, qui pour eux est une force et une expérience. Le hasard à fait que la semaine précédente mon activation, je dévore un ouvrage du philosophe français, Charles Pépin. Celui-ci à pour titre « Les vertus de l’échec ». Il parle de tous ces grandes femmes et hommes qui ont malgré l’accumulation des échecs, ou des rejets de leurs semblables, marqués nos sociétés modernes.

Notamment en ce moment, nous fêtons la victoire du 11 novembre 1918, l’on ne parle jamais des défaites, notamment le 22 Août 1914, pire journée de toute l’histoire de France. Autre exemple, le 11 novembre 1918, pas de décès, vous ne trouverez aucun nom sur les monuments. C’est le jour de la victoire donc, les trois ou quatre cents morts sont inscrits la veille…Pour la seconde, idem, l’on fête l’armistice du 8 Mai 1945, rien d’autre. En passant, à cette date une région était toujours occupée. La Loire Atlantique, libérée le 11 Mai 1945…

Notamment il cite (l’auteur), Thomas Edison, ce grand inventeur. Sans cesse tentait, chutait, se relevait, recommençait. Une de ses maximes, « Je n’ai pas échoué des milliers de fois, j’ai réussi des milliers de tentatives, qui n’ont pas fonctionné »

Certains théoriciens américains parlent souvent de « fail fast, learn fast », échouer vite et apprendre vite. Impensable dans notre pays, ou l’on se doit de réussir, celui qui rate est un faible…Or il acquière de l’expérience pour plus tard. Pour mémoire un dicton souvent utilisé, bien qu’incomplet. « L’erreur est humaine… » Il en manque un morceau. Il est de Saint Augustin, auteur chrétien, « l’erreur est humaine, la reproduire est, diabolique.. »

Merci d’avoir parcouru ce petit article. A bientôt pour un visu ou sur l’air.

De nouveau à flot, le retour est proche

De nouveau à flot, le retour est proche

A l'année prochaine, phare du Four

A l’année prochaine, phare du Four

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Échec aux Grands Cardinaux

Échec aux Grands Cardinaux,

Je parle bien du phare qui se trouve au large de l’île d’ Hoëdic, de l’estuaire de la Vilaine et du Croisic. Un triangle familier des navigateurs et de la SNSM. Quelle drôle d’histoire, parler d’un plantage, à notre époque. Bien entendu cela ne concerne qu’un loisir mais, qui ne peste pas lors du ratage de ses actions. Cela peut venir d’un gâteau, d’une mayonnaise ou d’une sortie en vélo. Dans notre cas c’est simplement un accès sur le rocher d’un phare.

Essayez aussi, en France, de trouver un ouvrage ou une revue, (hormis Philosophie magazine) qui parle de l’échec… Ils sont rares. L’un d’entre-deux vient de sortir (fin 2016) de Charles Pépin, philosophe et professeur. Le titre, « Les vertus de l’échec ».

Chez les Anglo-saxons, l’échec est pris comme une nouvelle épreuve et un moyen de rebondir, d’évoluer. Monsieur Edison disait : « Je n’ai pas raté mille expériences mais, mille expériences qui n’ont pas abouties »

Aller, la journée démarre.

Je ne vous reparle pas de l’histoire de ce phare et notamment la bataille des Cardinaux que, je vous ai narré auparavant. En revanche pour relire cet écrit, il suffit de cliquer ici. Bonne lecture.

L’objectif du jour, l’activation du phare des Grands Cardinaux, phare difficile, classé dans les enfers par l’administration des phares et balises de l’époque. Ce phare des Grands Cardinaux est situé donc au Sud-Est, ± 120° de l’île d’Hoëdic, à environ 1,5 miles nautique de celle-ci. Pour les radio-Amateurs et les SWL, c’est dans le locator IN87NH, qui fait partie des rares locators très recherché par les chasseurs.

Secteur des Grands Cardinaux

Secteur des Grands Cardinaux

Vue du phare et des roches

Vue du phare et des roches

 

 

 

 

 

 

 

 

Mon point de départ c’est le port du Croisic situé au 95° environ du phare. Cela fait deux mois environ que j’attends de sortir. Soit la mer n’est pas très praticable, ou les horaires de marées ne correspondent pas, soit je suis pris. Finalement, début juin je prends la mer.

Mise à l’eau,

Officiellement je pars simplement explorer le site des roches des Cardinaux, mais étant prévoyant, pourquoi ne pas emmener une station radio portable décamétrique, au cas où !

Arrivée sur le port du Croisic pour la mise à l’eau du bateau, il est 8h00 du matin, température 6°, vent d’Est et marée de coefficient 80. Un peu élevé pour aborder un phare en mer, avec les moyens mis en œuvrent.

Mise à l'eau du pneumatique

Mise à l’eau du pneumatique

Tourelle Basse Hergo et phare du Tréhic

Tourelle Basse Hergo et phare du Tréhic

 

 

 

 

 

 

 

 

Pour commencer arrivé sur place, de l’agitation, la cale est encombrée… Un véhicule est garé en travers de la cale, la remorque dans un sens et le gros 4×4 urbain dans l’autre. Bien sûr, immatriculé dans la capitale. J’entends un « Plouc, plouc, plouc » mais, ce n’est rien, simplement le pot d’échappement de la voiture qui est à demi bouché par les vaguelettes de l’océan. Pas besoin de descendre le bateau avec le treuil car, tout est immergé…Finalement, je vais le trouver et lui demander s’il a acheté la cale…

Enfin l’océan,

Enfin, je descends le navire et prends le chenal du Tréhic, je double le musoir de la jetée du phare et file sur la balise Basse Hergo afin de prendre la mer. La route est longue, 14 miles nautiques pour accéder au Grands Cardinaux. Je mets le cap au 272°. Peu ou pas de vagues, après 5 miles de route je laisse à bâbord, le phare du plateau du four et la cardinale nord, « Bonen du Four ».

Il me reste à peine 8 miles, je file à 20 nœuds car la mer s’est aplatie complètement, même pas de clapot.

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Site des Grands Cardinaux

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Le côté Sud-Ouest

 

 

 

 

 

 

 

 

J’arrive en vue du Phare des grands Cardinaux, il y a du mouvement au loin, la mer est haute. Je vais approcher le socle du phare, le plus dangereux sont les roches à fleur d’eau.

Côté Ouest inaccessible

Côté Ouest inaccessible

Côté Nord pas la peine, non plus

Côté Nord pas la peine, non plus

 

 

 

 

 

 

 

 

J’approche doucement la base du rocher, je comprends les inquiétudes des marins. Un petit raclement me signale une tête de roche invisible à première vue. j’attaque la face Sud-Est, là où les anciens ont accédé au rocher pour la construction du phare. Une petite plate-forme est immergée, un escalier à son sommet. Sur la droite une solide échelle de fer, brisée à la base, avec les extrémités acérées.

L'escalier et plate-forme par basse mer

L’escalier et plate-forme par basse mer

L'escalier de fer sur la droite

L’escalier de fer sur la droite

 

 

 

 

 

 

 

 

Face à face,

Vous pouvez apercevoir les roches sous l’eau transparente. Sur la photographie de droite un de mes « Bout » laissé en place et l’escalier de fer.

J’ai étudié la carte des courants marins du SHOM. Ceux-ci changent de sens à la bascule de marée, ils restent neutres pendant l’étal.

Je tente d’aborder par l’échelle de fer mais, l’on se croirait dans un siphon de toilettes. Entre la montée et la descente de la mer, il y a environ un mètre d’écart. Le bateau monte et descend au gré des flots. Ce qui devait arriver, arriva, je suis à l’aplomb de l’échelle. Le bateau remonte brusquement et le boudin bâbord est écrasé sous les extrémités de celle-ci. Je monte sur le boudin, pèse de tout mon poids pour tenter de la dégager. Malgré ma masse de 90 Kilogrammes, je danse dessus, impossible, j’imagine déjà le boudin percé hihihi. Finalement il tient le coup, les pare-battages souffrent et tiennent aussi le choc. Dès le creux de vague je parviens à placer un coup d’accélérateur et dégage le bateau.

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L’escalier et plate-forme des Cardinaux

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La même vue de face

 

 

 

 

 

 

 

 

Prenons l’escalier,

Finalement, je décide d’attaquer par l’escalier, logique, non…Jusqu’à un mètre de la plate-forme pas de souci, le bateau est stable. Plus près, impossible, le bateau est projeté sur la roche. Heureusement j’ai bardé de pare-battages, pas moins de six grosses tailles.

Dans un moment de plus calme, j’arrime l’arrière du bateau avec un filin. Je saute sur la plate-forme du phare et vais accrocher le mousqueton sur l’anneau du phare. Il me reste à sortir le matériel et hisser notamment la batterie de 105 Ah sur la plate-forme.

Malheureusement Murphy est avec moi, ce jour-là. Pendant que j’inspecte le rocher pour m’installer, le bateau est ballotté par les vagues. Soudain le  nœud qui maintient le pneumatique glisse et le voila libre soudainement. Finalement, sans réfléchir je dévale la pente et me jette à l’eau pour rattraper le bateau qui commence à s’éloigner. Il était temps, je redémarre et vais m’ancrer un peu plus loin, le temps de récupérer. Finalement après plusieurs tentatives infructueuses et plus de deux heures trente, je jette l’éponge. Je suis vanné, mon bout va rester accroché sur le rocher, sûr que quelqu’un va en profiter et c’est tant mieux.

Changement de stratégie,

Je décide de plier bagages et de rentrer en passant par le plateau du Four et éventuellement activer le phare.

Le phare du plateau du Four et sa jetée

Le phare du plateau du Four et sa jetée

Marée basse sur le Four

Marée basse sur le Four

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La mer est quasiment basse lorsque j’arrive à destination. Il ne reste que trente centimètres d’eau. Je longe la jetée du Four et amarre le bateau. Je décide, avant de déplier le matériel radio, de prendre quelques photographies. Je descends sur les rochers afin d’explorer une nouvelle fois le coin. Soudain, je glisse l’appareil photo à la main et en service. Comme Murphy est toujours présent, le trou fait 1,80 mètres de profondeur, je m’accroche tant bien que mal. Mais, c’est trop tard, l’appareil numérique est hors service. Toutes les photos de la journée, notamment celles des Grands Cardinaux sont perdues.

Naviguant seul en mer, je prends toutes les précautions possibles et réalisables afin de me protéger et de ne pas déranger d’éventuels sauveteurs. Je porte systématiquement un gilet gonflable de survie automatique. Le principe est simple, il se gonfle au contact de l’eau, lors de chute ou de stagnation dans cet élément liquide. Finalement lors de ma chute, je me retrouve une nouvelle fois avec mon gilet percuté et donc gonflé…

Le côté positif, mon gilet fonctionne correctement. Un peu comme un AGCP* qui se déclenche sur une installation ou un ouvrage électrique. C’est tant mieux, cela prouve qu’il est en état et fonctionne.

Finalement,

Découragé, grelottant, je décide de laisser le matériel radio dans le bateau. Je m’allonge sur la jetée au soleil afin de faire sécher mes vêtements. J’en profite pour sortir la carte SD de l’appareil et la faire sécher au soleil. Je ne rêve pas, l’eau de mer c’est mortel.

Finalement, je reste au soleil pendant quelques heures car le bateau est à sec, donc impossible de repartir.

Échelle d'accès au phare

Échelle d’accès au phare

La jetée à marée basse

La jetée à marée basse

 

 

 

 

 

 

 

 

En fin d’après-midi la marée remonte et je vais pouvoir reprendre ma route. Le retour se passera bien, malgré tout, mes vêtements ont séché. Arrivé au Croisic, remontée du bateau et du matériel qui n’aura servit à rien. Retour par la route, c’est partie pour 55 kilomètres.

Pour terminer,

C’est une journée riche en rebondissements. C’est toute la difficulté d’activer des phares en pleine mer. Il faut penser à tout et accepter parfois des petits déboires. Bilan de la journée, un boudin de pneumatique abîmé, un appareil photographique fichu. Le prochain d’ailleurs sera un appareil étanche. J’allais oublier aussi une mauvaise réception, suite à glissade, une douleur persiste toujours à ce jour…

J’ai beaucoup appris de cette journée. En général, l’on apprend beaucoup de ses échecs, même si cela met les nerfs en pelote sur le moment. Je me replonge dans les livres et vais retenter prochainement cette activation du phare des Grands Cardinaux. Ce jour-là, j’espère que Murphy ira voir quelqu’un d’autre. S’il pouvait attraper le Covid, ce serait bien.

Mais il y a aussi du positif dans toute situation qui semble perdue. En rentrant de mon expédition, j’ai passé des heures à chercher ma carte SD, sûrement Hors service. Impossible de la retrouver, même après plusieurs jours de recherche. Elle est perdue à jamais, je pense.

Donc j’ai laissé tomber et passé à autre chose, notamment l’activation du phare de Penfret sur les îles Glénan. Là encore, une autre expérience acquise.

Bien après,

Quelques mois plus tard, en fouillant un de mes vieux blousons, surprise, je tombe nez à nez avec ma carte SD perdue, à jamais… Un peu de vert de gris sur les contacts. Avant de la jeter, je décide malgré tout de la connecter au micro-ordinateur. Finalement, miracle, les photographies s’affichent, ce sont celles qui figurent d’ailleurs sur ce reportage.

Merci d’avoir pris le temps de parcourir cet article. A bientôt.

AGCP* Appareil Général de Coupure et de Protection, aussi Disjoncteur

A bientôt, Phare des Grands Cardinaux !

A bientôt, Phare des Grands Cardinaux !