Phare de Kermouster, chenal de Ferlas

Phare de Kermouster, chenal de Ferlas

Nous continuons notre périple des phares et fanaux dans un lieu pittoresque. Les navigateurs, marcheurs, sportifs et contemplateurs de nature, faunistique et floristique s’y côtoient. C’est une zone protégée le long d’une rivière qui se nomme Trieux ou Pontrieux suivant les périodes de l’histoire. Ce territoire a bien sûr souffert lors des périodes noires de notre histoire.

Nous sommes sur le territoire de Lézardrieux en Côtes d’Armor, face à l’île de Bréhat et de Paimpol. A quelques encablures du magnifique Sillon de Talbert. Le célèbre sentier des douaniers portant la référence GR-34 passe sur la colline et sur l’estran. A une époque assez reculée, milieu dix neuvième une cabane de Douane était en place sur Kermouster.

Phare de Kermouster à Lézardrieux

Phare de Kermouster à Lézardrieux

Aperçu du chenal de Ferlas et du Trieux

Aperçu du chenal de Ferlas et du Trieux

 

 

 

 

 

 

 

 

Bien sûr que ce petit fanal ne paie pas de mine, les aficionados de vrais phares seront déçus. Il faut de tout, et ce fanal est très utile aux navigateurs nocturnes.

Kermouster,

Le hameau de Kermouster est très ancien, certains évoquent le néolithique. Quoiqu’il en soit c’est un groupement de quelques maisons de pêcheurs à l’origine. Sa jolie chapelle construite au milieu du 18ème siècle, en 1740, elle abrite de magnifiques ex-voto. L’un d’eux serait le plus ancien de l’hexagone.

Avant cette chapelle, il existait un oratoire du 12ème siècle dont les constructeurs semblent inconnus. L’ origine remonte des lieux remonterait à Saint Maudez un moine évangéliste irlandais. Il débarque avec deux disciples près de Pleubian à Port Béni, saint Budoc et saint Tudy après trois jours de mer.

La chapelle deviendra bien nationale à la révolution française. En 1953 elle devient propriété de la commune de Lézardrieux. De nombreux liens parsèment la toile et le choix est varié.

Le hameau de Kermouster à l’embouchure du Trieux (Pontrieux) en venant de la Manche était une aide à la navigation des nombreux navires.

GR 34 de Lézardrieux à Kermouster

GR 34 de Lézardrieux à Kermouster

Le Trieux et Ferlas à Basse Mer

Le Trieux et Ferlas à Basse Mer

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Chenal de Ferlas,

En terme de signalisation maritime, le site de Kermouster est en lien avec le Chenal de Ferlas. Ce chenal cartographié depuis des siècles de navigation permet de relier Paimpol à la rivière Trieux. Ensuite soit vous prenez l’océan vers l’Angleterre soit vous remontez le fleuve vers Lézardrieux puis Pontrieux.

Carte marine de Brehat par Bailly Gallica

Carte marine de Brehat par Bailly Gallica

Carte marine du Pilote Français de 1837 Gallica

Carte marine du Pilote Français de 1837 Gallica

 

 

 

 

 

 

 

 

Il n’est pas toujours facile de trouver des ressources historiques. Pour ces lieux première découverte de ma part, la rivière Trieux au 18ème siècle s’appelait rivière de Pontrieux.

Le chenal de Ferlas figure sous différentes appellations au fil des siècles. Sur les cartes marines vous trouvez les noms : Route et passe de la rade de l’Est et route de Ferlas en 1770. Ensuite Chenal Est-Nord-Est, puis Canal de Ferlas en 1682 par Pallé (surement l’auteur de la carte) et enfin Chenal de la Ferté.

Le lieu de Kermouster est stratégique, il attire l’attention du célèbre Vauban (1633-1707), l’abri côtier pouvait recevoir environ 300 navires de guerres. En dépit de l’important marnage, les profondeurs d’eau à basse mer sont importantes. L’installation d’un port militaire important est dans les cartons, de nombreux bâtiments s’y abritent après des raids.

Le chenal et les abords de l’ile de Brehat étaient bien balisés. Sur la colline de Kermouster et dans l’axe du chenal figure un amer remarquable. Il devait s’agir d’un très grand arbre, il figure sur la carte de gauche au-dessus. Au pied de la colline, sur l’île à bois, un amer de couleur blanche était et toujours présent.

De nos jours,

Actuellement le chenal de Ferlas est visible par deux fanaux et lumineux. Le  fanal de Kermouster vu précédemment, et celui de Roc’ Quinonec face à la commune de Loguivy sur mer.

Le Fanal de Kermouster depuis le canal de Ferlas

Le Fanal de Kermouster depuis le canal de Ferlas

Fanal de de Roc' Quinonec devant Loguivy

Fanal de de Roc’ Quinonec devant Loguivy

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Bien sur de nombreuses tourelles lumineuses ou pas balisent le chenal. Beaucoup étaient présentent dans les siècles précédents sous forme de piliers ou perches rouges ou noires. Les noms éponymes souvent des lieux comme, Cadenenou, Basse de Logodec, Les Piliers, ou Roc’h Ournelec. D’autres, La petite pierre noire ou Vif-argent, Rompa bien sur mais sous forme de perche rouge et la vieille de Loguivy.

Tourelle Vieille de Loguivy

Tourelle Vieille de Loguivy

Tourelles Olénoyère, Le Vincre et phare de La Croix

Tourelles Olénoyère, Le Vincre et phare de La Croix

 

 

 

 

 

 

 

 

Fanal de Kermouster,

Revenons à on petit phare de Kermouster, le moins que l’on puisse dire c’est qu’il est récent. Construit en 1978, en maçonnerie classique, du parpaing de 20 et un enduit type industriel gobetis grossier, peinturluré de blanc.

Phare de Kermouster

Phare de Kermouster

Plaque signalétique du Feu de Kermouster

Plaque signalétique du Feu de Kermouster

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Concernant les mensurations de cet ESM , elle sont vraiment modestes, deux mètres de hauteur, un faisceau tricolore. Il est à seize mètres d’altitude. La portée du White est de dix miles nautiques. Pour le Red and Green celle-ci est de huit miles. C’est feu à éclats réguliers toutes les deux secondes. Il est automatique.

Pour ce qui est de son jumeau, le fanal de Roc’ Quinonec, comme évoqué précedemment il se situe sur le chenal de Ferlas et le territoire de Louvigny de la mer. Il fonctionne à douze mètres d’altitude, il est fait d’une potence en acier et mesure six de hauteur. Il est autonome et comme Kermouster, le White à une une portée de dix miles nautiques. Idem pour le Red and Green elle est de huit miles nautiques. En revanche contrairement à Kermouster, il est à scintillement continu et non à éclats afin de les différencier.

Pour terminer,

Lors de mes séjours il m’arrive de faire des rencontres riches en évènements. A ma dernière visite un de mes amis, Gérard Raoul, bien connu dans le monde des phares. Un ancien gardien de phare qui a travaillé pendants des décennies aux Phares et Balises, m’a évoqué une exposition de peinture. Celle-ci occupait un salon à Perros-Guirrec, exposait les œuvres d’un peintre voyageur et la passion des mers, bateaux et phares. Il parcourt les océans avec ses pinceaux.

Je parle bien sûr de Ramine, une personne qui est présente et qui n’hésite pas a présenter et commenter ses œuvres. Très accessible, un bon moment dans les arts.

Merci d’avoir pris le temps de lire ce petit article et pour votre patience, à bientôt.

Ouvrages et recueil d’œuvres sur les phares de Bretagne, un des nombreux ouvrages du peintre Ramine, que je le remercie encore pour son accueil. La préface de Gérard Raoul que je salue.

Maison phare de Beg-Leguer

Maison phare de Beg-Leguer,

Nous voila de nouveau dans les Côtes d’Armor. Cette fois au nord ouest de la ville de Lannion, 48.000 habitants en 2022. Sur la côte de Beg-Leguer (Beg-Leger en breton) et le vallon de Goas Lagorn.

Beg Leguer carte marine de 1837 source Gallica

Beg Leguer carte marine de 1837 source Gallica

site de Beg Leguer source carte Sea Seek

site de Beg Leguer source carte Sea Seek

 

 

 

 

 

 

Cette zone *ZNIEFF est protégée et sous la responsabilité du **CEL. Zone de plusieurs kilomètres de falaises rocheuses qui s’étend du sud de Trébeurden jusqu’à la commune de Servel à l’entrée de Lannion. Zone d’environ 135 hectares. Des espèces emblématiques et protégées en Bretagne comme, Le chou marin, le Panicaut de mer ou chardon bleu des dunes.

Au bas de cette zone coule la rivière Le Leguer, d’une longueur de 58 kilomètres environ, d’un débit de 6,3 m3/s. Il prend sa source près de Bourbriac dans les tourbières de Saint Houarneau. Il traverse Lannion et enfin se jette dans la Manche aux pieds du phare de Beg-Leguer.

Naissance du phare,

Comme vous pouvez le voir sur la carte marine de 1837 venant du site de Gallica, à l’origine il y avait un moulin au même endroit. C’est le cas souvent, même aujourd’hui notamment avec les éoliennes.

Plusieurs exemples comme les moulins de Kerprigent, Saint Antoine ou du Colombier. Ces lieux ont laissés la place à des phares bien connus des riverains du Trégor.

Plaque signalétique du phare de Beg-Leguer

Plaque signalétique du phare de Beg-Leguer

Vue de l'arrière du phare de la route

Vue de l’arrière du phare de la route

 

 

 

 

 

 

 

 

Comme évoqué plus haut, il existait un moulin dont je n’ai trouvé de renseignement, en revanche le petit phare à repris sa dénomination, phare de Beg Leguer. Le nom d’origine de cette maison phare est Beg-Leguer, en atteste des photographies prises en 1885 à sa mise service. Actuellement (2025) sur la façade de celle-ci, il est écrit Berg-Leger (serait la langue bretonne), je n’en sais pas plus.

La construction de ce phare démarre en 1883 et se poursuit jusqu’à fin 1884. Il sera mis en service le 1er janvier 1885. Il mesure environ huit mètres de hauteur et une altitude de 63 mètres au-dessus de la mer.

Vue d'ensemble du phare de Beg Leguer

Vue d’ensemble du phare de Beg Leguer

Quelle belle vue depuis le phare

Quelle belle vue depuis le phare

 

 

 

 

 

 

 

Phare atypique,

L’architecture de ce petit phare sort de l’ordinaire au regard de ce qui se fait à l’époque. Il faut préciser que suite au décès de Mr Léonce Reynaud (1803-1880) certains ingénieurs désiraient changer de style, et d’époque.

Le nouveau directeur des Phares et Balises va rompre le style des maisons phares du moment.

Les projets de maisons phares se retrouvent avec en leur centre un avant corps circulaire. Le premier projet qui aboutit sera le petit phare du Millier dans la baie de Douarnenez (56). Celui-ci est construit en 1880. Le phare de Beg Leguer sera la seconde construction en 1883/1884.

Une troisième maison phare de ce type est en projet sur le port d’Erquy. En revanche, le projet jugé trop onéreux restera dans les cartons. La petite commune des Côtes d’Armor se contentera d’une simple tourelle sur le musoir de la jetée.

Le granite de Beg-Leguer vient de l'île Grande

Le granite de Beg-Leguer vient de l’île Grande

Vue du phare depuis le chemin côtier

Vue du phare depuis le chemin côtier

 

 

 

 

 

 

 

 

Le style est le même entre le phare du Millier et celui de Beg-Leguer. Des chaines d’angle, socle et entourage de fenêtres en granite. A préciser que la pierre de granite comme le phare de la corne vient des carrières de l’île Grande.

Pour revenir au phare de Beg-Leguer, le premier feu installé en 1885 sur la maison est fixe et tricolore, Blanc, Rouge et Vert. Il deviendra un feu à occultations en 1946.

De nos jours,

La portée lumineuse actuelle est de 12 miles nautiques pour le feu Blanc, 9 miles nautiques pour le Vert et Rouge.

La maison phare de Beg-Leguer n’est pas visitable et se situe sur un site privé. Vous pouvez en revanche effectuer le tour de celui-ci grâce au chemin côtier.

Merci d’avoir pris le temps de lire cet article, à bientôt.

* ZNIEFF Zone Nationale d’Intérêt Ecologique Faunistique et Floristique

** CEL Conservatoire de l’Espace Littoral, appelé aussi Conservatoire du Littoral crée en 1975 Zone Nationale d’Intérêt Ecologique Faunistique et Floristique

Phares de la Pointe Saint Mathieu

Phares de la Pointe Saint Mathieu,

Nous continuons notre périple des phares par un superbe endroit. La région du Leon, « bro Leon » en breton, région bien ancrée dans ses origines linguistiques et traditionnelles. Région chargée d’histoire, comme toutes les régions de France d’ailleurs. D’après les dernières nouvelles, cela commence à la fin du Néolithique et début du Mésolithique. Les nomades qui arrivent des régions eurasiennes et du sud de l’Afrique via l’Espagne se sédentarisent pour certaines. Elles s’installent en Armorique, jusqu’où finie la terre. A l’époque, ni frontière, ni limite, ni drapeau, ni bannières à revendiquer, simplement survivre. Nous sommes environ 8000 années avant notre ère. Ils vivent d’agriculture et d’élevage et vont commencer par défricher les immenses forets, car il y a des bois partout depuis la fin de la glaciation.

Le Leon est une région riche en Mégalithes, mais ne possède pas les plus anciens. Les premiers Mégalithes datent de douze mille années et sont érigés dans le Croissant Fertile,  vaste région de l’Iran, Irak, et la Turquie avec le site de Göbekli Tepe..

En France les plus vieux monuments datent d’il y a neuf mille ans et c’est le célèbre Cairn de Banenez (Kerdi Bras en breton) sur la commune de Plouezoc’h en baie de Morlaix. Un autre monument grandiose dans le pays Vannetais , le tumulus de Saint-Michel. Enfin le Cairn du site de Bougon dans le Poitou département des Deux-Sèvres (79). Cette liste bien sûr n’est pas exhaustive.

La Pointe Saint Mathieu suite,

Fort de Berthaume construit au 17ème siècle sous Vauban

Fort de Berthaume construit au 17ème siècle sous Vauban

Plougonvelin, vue sur le goulet de Brest

Plougonvelin, vue sur le goulet de Brest

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Je pose mes bagages dans le petit village de Plougonvelin, commune d’environ 4500 âmes (2021) d’une superficie de 1860 Ha, située sur le littoral entre le Conquet et Locmaria-Plouzané à l’entrée du goulet de Brest. Sur son territoire tout au long de l’histoire a vu défiler des peuples de toutes origines. En partie défiguré par le béton en 1942 par nos amis de maintenant, sûrement un surplus de la base de Saint Nazaire. Si vous effectuez un retour en arrière, vingt mille années avant notre ère, le goulet de Brest n’existait probablement pas. Le niveau de l’océan avant la fonte des glaces, était cent vingt mètres plus bas. A titre d’exemple l’île de Molène était rattachée à la Pointe Saint Mathieu.

Région riche aussi en mégalithes, notamment le menhir du hameau de Kerloas sur la commune de Plouarzel. Il serait le plus haut mégalithe d’Europe.

**Vue aérienne du site de la Pointe St Mathieu

**Vue aérienne du site de la Pointe St Mathieu

Monument des marins décédés lors de conflits

Depuis 1927, Monument des marins décédés lors de conflits

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les lumières de Saint Mathieu,

Pour nos lumières de la Pointe Saint Mathieu, l’histoire semblerait commencer vers le 13ème siècle aux alentours de 1250 d’après les dernières recherches historiques. En revanche son histoire commencerait quelques siècles plus tôt.

Au 6ème siècle, de pieux cénobites érigent un temple sur la pointe. Fondé par Saint Tanguy. En l’année 875 les normands pillèrent le village du Conquet tout proche et le site de St Mathieu (commune de Plougonvelin) par la même occasion.

La frontière actuelle entre les deux villages c’est le ruisseau du moulin de Goazel. La commune de Plougonvelin c’est quinze kilomètres de côtes maritimes.

***Gravure du XVII ème siècle de l'abbaye Saint-Mathieu de Fine-Terre

***Gravure du XVII ème siècle de l’abbaye Saint-Mathieu de Fine-Terre

***Tourelle à feu de Saint-Mathieu

***Tourelle à feu de Saint-Mathieu

 

 

 

 

 

 

 

 

L’abbaye Saint-Mathieu de Fine-Terre apparait au début du 13ème siècle construite sur les ruines du temple. Souvent afin de normaliser la religion tout ce qui était temple ou édifice jugé païen était rasé. Le recyclage existait déjà, les pierres de ces édifices servaient à reconstruire aux normes de l’époque… Eglises abbayes ou couvents, hihihi.

En 1207 les partisans de Jean Sans Terre (1166-1216) roi d’Angleterre construisirent un château et une forteresse au Conquet. Jean Sans Terre le cinquième enfant et surement une erreur, fils de Henri II et Aliénor d’Aquitaine. A sa naissance sa mère à 45 ans.

Pointe St Mathieu sa chapelle

Pointe St Mathieu sa chapelle

Pointe St Mathieu côté Est

Pointe St Mathieu côté Est

 

 

 

 

 

 

 

 

D’autres multiples invasions se succèderont, en 1295 avec les anglais. En 1558 ils reviennent de nouveau. A cette époque la Pointe de Saint Mathieu, (en breton Loc-Mazé, Pen-ar-bed) comptait 36 rues ou ruelles, dont deux voies romaines venants de Carhaix et Kerilien.

Pour terminer bien sûr les épreuves terribles des dernières guerres modernes.

Et les phares maintenant,

Bien sûr ce ne sont pas les plus anciens de France, ni de Bretagne non plus. Dans la forme actuel c’est celui du Stiff qui fonctionne depuis 1700 sur l’île d’Ouessant. En revanche une tour à feu y demeura à partir de 1250, et donc la première aide de navigation maritime de Bretagne. Cela grâce aux moines Bénédictins et les habitants de Plougonvelin.

Saint Mathieu vue des trois monuments de signalisations

Saint Mathieu vue des trois monuments de signalisations

Saint Mathieu, Phare actuel, Tour carrée, Phare auxiliaire

Saint Mathieu, Phare actuel, Tour carrée, Phare auxiliaire

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Pour l’origine des feux de Saint Mathieu, mes connaissances sont trop peu importantes pour rentrer dans les détails et affirmer quoique ce soit. En revanche des membres de L’université de Bretagne occidentale proposent au travers d’un article fort bien construit des pistes. Je vous invite à le consulter à cette adresse.

Il y a fort peu, voir pas d’écrit, avant le 13ème siècles de notre ère. L’on évoque même une éventuelle source de signalisation lumineuse à l’époque romaine, en partie lié à la présence des voies pavées de cette époque. A contrario certains parlent de la présence en général de navigation cabotière et diurne ne justifiant pas la présence d’une signalisation.

Les chercheurs évoquent une tour « Clocher, Donjon, tour à feu » car nos ennemis de l’époque effectuent de fréquentes incursions sur nos côtes bretonnes.

Certains plans de masse du site parle de tour carrée et/ou de donjon muni d’un lanterneau. Celui-ci était alimenté en bois venant d’épaves de mer et une sorte de redevance lors des passage de navires.

Intérieur de l'abbaye de Saint Mathieu

Intérieur de l’abbaye de Saint Mathieu

Le sémaphore de Saint Mathieu et ruines de l'abbaye

Le sémaphore de Saint Mathieu et ruines de l’abbaye

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

En 1656 le monastère est en partie à l’abandon. En revanche des moines de Saint Maur établissent des plans des lieux et bâtiments. Ils évoquent  l’existence d’une tour à feu.

1681 un moine bénédictin du nom de Don Simon Le Tort rédige l’histoire du monastère en Latin et évoque à son tour l’existence d’une tour carrée et en son sommet une lanterne contenant une torche qui guident les nautoniers.

Ensuite l’amirauté et le procureur du roi vont s’approprier les droits de passages de l’abbaye.

1796,

24 juillet 1796, (6 thermidor 1796) lors de l’achat de l’abbaye par le sieur Budoc Provost. Le contrat précise qu’en aucun cas, il ne devra toucher à la tour carrée, celle-ci porte une lanterne et sert de phare. Ce notable du Conquet le paiera 1800 livres en Assignats.

Tour carrée de Saint Mathieu

Tour carrée de Saint Mathieu

Vue du dessus de l'abbaye de Saint Mathieu

Vue du dessus de l’abbaye de Saint Mathieu

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

En l’an 1692 un feu est mis en service, il se constitue de 3 rangées de lampions superposés dans une lanterne. IL est de la conception de l’ingénieur Des Grassières. Son projet date de 1689, l’amirauté prendra l’installation à ses frais.

1740 année ou l’on installe une lanterne vitrée, elle serait en verre de Bohème munie de 60 réverbères en son intérieur.

Le 1er février 1821 installation d’un feu tournant au sommet de la tour afin de ne plus le confondre avec le feu fixe d’Ouessant.

Nouveaux phares,

Entre 1830 et 1835, les responsables décident de renforcer la puissance du feu. La tour carrée n’est plus adaptée compte-tenu de son état. Pendant la révolution tous les biens ont été vendus et sous-traités à un démolisseur du Conquet.

Phare de Saint Mathieu, peint et sérigraphié depuis 1963

Phare de Saint Mathieu, peint et sérigraphié depuis 1963

Phare de Saint Mathieu, peint et sérigraphié depuis 1963

Phare de Saint Mathieu, peint et sérigraphié depuis 1963

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Des écrits de monsieur Fresnel Léonor (1790-1869) frère de D’augustin Fresnel (1788-1827) font l’état des feux de Saint Mathieu au fil des années.

En 1830, le premier janvier, feu tournant dont les éclipses se succèdent de 100 secondes en 100 secondes. Position 2 lieues 1/3 à l’ouest de l’entrée du goulet de Brest. Élévation 51 mètres et portée de 6 ****lieux marines, +/- 34 kilomètres.

1835, un nouvel édifice est construit et mis en service, il est toujours en service à ce jour (2025). Construit d’une part avec les pierres de l’abbaye en ruine et vandalisée à la révolution. D’autre part avec des pierres extraites des neuf carrières de l’Aber Ildut. En alignement avec le feu de Kermorvan et le phare de Portzic, il sécurise le Chenal du Four et l’entrée du goulet de Brest. A l’époque, sa couleur est ton pierre naturelle.

Sa taille est de trente sept mètres de hauteur, le fût cylindrique repose sur un autre corps cylindrique. Ce fût à la base renferme le logement de gardien et sert de réserve.

Plus tard en 1880 des logements plus conséquents sortiront de terre dans le hameau.

Un état de 1849 fait état d’une cloche, mise en service lors de temps de brume. Le réglage de cette corne est de 14 coups, de seconde en seconde. Ensuite repos de 6 secondes. Puis coup double, de nouveau repos de 6 secondes et puis 14 coups de seconde en seconde.

Situation en 1850, phare de 2ème ordre, et un éclat de trente secondes en trente secondes.

L’entretien et la gestion du phare passe en 1851 de l’amirauté au service des Ponts et Chaussées.

Chapelle de la Pointe Saint Mathieu

Chapelle de la Pointe Saint Mathieu

Lanterne actuelle du phare de Saint Mathieu (2025)

Lanterne actuelle du phare de Saint Mathieu (2025)

Pour se rendre au sommet du feu, il faut gravir 163 marches. La vue est superbe, et cela à 360°.

Le joli phare sera électrifié en 1932.Il sera gardienné jusqu’en 2006.

Troisième et dernier feu à Saint Mathieu,

Lorsque vous flâne ou visitez les lieux, un petit fanal se  situe pas très loin du grand phare. Si vous observez au Nord-Ouest et à environ 60 mètres de son grand frère, un feu auxiliaire est présent depuis 1894.

Les deux feux actuellement en service de Saint Mathieu

Les deux feux actuellement en service de Saint Mathieu

Saint Mathieu, Tour carrée, Feu principal et feu auxiliaire

Saint Mathieu, Tour carrée, Feu principal et feu auxiliaire

 

 

 

 

 

 

 

 

 

A vrai dire en 1894 ce n’était qu’une modeste cabane en tôle. Le petit fanal actuel ne sera construit et mis en service, que le 25 octobre 1899. Il a en charge la sécurisation du « Chenal du Four ». En alignement avec le phare de Kermorvan. Il est muni d’un des premiers faisceaux tricolores WRG en France.

Phare auxiliaire de Saint Mathieu

Phare auxiliaire de Saint Mathieu

Les secteurs tricolores de l'auxiliaire de Saint Mathieu

Les secteurs tricolores de l’auxiliaire de Saint Mathieu

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ce petit feu de Saint Mathieu sera le troisième en France à recevoir un feu tricolore à trois secteurs, Rouge, Blanc et Vert le 1er janvier 1894. Le premier étant le feu de Penlan en 1888 sur la commune de Billiers (56). Le second est le phare de La Corne à l’embouchure de la rivière de Tréguier (22) le 25 août 1892.

Merci d’avoir parcouru cet article, une multitudes d’écrits enrichissent les archives de France, des Ponts et Chaussées, des Phares et Balises et j’en passe.

 

Tous les renseignements complémentaires afin de visiter ce magnifique site de la mer d’Iroise. Cliquez ici merci

Mémorial national des marins morts pour la France

Mémorial national des marins morts pour la France

Musée de triste mémoires de 1939-1945

Musée des tristes mémoires de 1939-1945

 

 

 

 

 

 

 

 

 

En cliquant sur la photographie de droite au dessus, la page de ce musée s’ouvre avec tous les renseignements disponibles

 

* La Bretagne maritime (1889), ouvrage de Benjamin Girard, (1830-1905) officier supérieur de la Marine

** Vue Google earth

*** Musée de Bretagne, Collection Arts graphiques, Rennes, gravure extraite du Monasticon Gallicanum

**** Lieu marine, vingtième partie du degré terrestre et valant trois miles marins soit 5,555 kms. Lieue terrestre est égale à 4,445 kms.