La Tourelle des Morées

La tourelle de Morées

La Tourelle des Morées. Connais pas ! Elle vient d’où celle-là ? Elle vient de loin, nous devons retourner pas mal en arrière dans le temps pour visualiser ses origines.

Retournons (une fois de plus) dans l’estuaire de la Loire, car c’est dans celui-ci quelle se dresse fièrement. En plein milieu de celui-ci d’ailleurs, de plus tout le monde s’en fout, pourtant des milliers de navires la frôlent chaque année sans y prêter le moindre œil bienveillant. Pourtant elle leur sauve la vie chaque jour. Oui ! Je sais ! Ce n’est qu’un tas de pierres dans le fond…Il ne manquerai plus quelle ait une âme…

C’est un peu comme les gens que l’on croise sans les voir. Exemple les techniciens qui entretiennent nos routes ou ouvrages sur celles-ci. Ils travaillent, mais, gênent « Le Caisseux » qui n’a pas de temps à perdre pour aller à son hypermarché fétiche…Faire la queue pendant dix minutes à la caisse.

Mais revenons à notre sujet du jour, « La Tourelles des Morées ». Construite entre 1756 et 1777. Eh, oui ! Toujours en service en 2020. Ce serait d’après certains « experts » l’une des première tourelle en pierre de taille, construite au milieu de l’eau de France…

La Tourelle des Morées, Elle est derrière le phare de "Villès-Martin" et ce tanker, il suffit d'attendre

La Tourelle des Morées, Elle est derrière le phare de « Villès-Martin » et ce tanker, il suffit d’attendre

Ça y est, la voici sur le côté tribord du chenal de "Bonne Anse"

Ça y est, la voici sur le côté tribord du chenal de « Bonne Anse »

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Au 17ème siècle, les grands ports français se développent au regard du trafic des navires hauturiers venant des Iles d’Amérique et colonies.Les malheureuses perches et pieux en bois d’orme ou de frêne, peu visibles, à la merci de la première tempête, ne suffisent plus.

Les armateurs veulent plus de garanties pour assurer la sécurité de leurs navires et leurs précieuses cargaisons d’or, d’étoffes princières, de bois précieux ou d’humains.Ils espèrent de robustes balises en pierre dont, la position parfaite détermine des alignements sûrs.

Les choses sérieuses commencent,

En 1694, Vauban (encore lui) demande la construction de deux tourelles dans l’estuaire du Trieux et deux autres dans l’ Aber-Wrac’h. Ensuite l’un des premiers programmes de balisage étudiés pour l’ensemble d’une zone et relevant d’une autorité gouvernementale est celui de Pelletier et concerne donc, la basse Loire. En 1747, cet ingénieur géographe au service du « Duc de Penthièvre » rédige un mémoire présentant les moyens de rendre ce fleuve navigable jusqu’à Nantes sans risque d’échouage. Pour baliser et matérialiser cette route et la rendre sûre, il propose l’installation de plusieurs balises et la construction d’un fanal sur le rocher des Morées qui barre l’accès au chenal. Son ambitieux projet ne verra par le jour, les États de Bretagne s’y opposent. La région se trouve sous la gestion d’Armand-Louis Vignerot, duc d’Aiguillon, de 1753 à 1768, il s’efforce de rendre la navigation dans l’estuaire plus sûre.

La tourelle des Morées sous sa forme définitive depuis 1777

La tourelle des Morées sous sa forme définitive depuis 1777

Villès-Martin premier feu à éclats de France face aux Morées

Villès-Martin premier feu à éclats de France face aux Morées

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Trois tours émergent,

Sur sa demande, l’ingénieur Magin réalise des études hydrographiques préalables, afin de faire ériger trois édifices. Les tours à terre de l’Aiguillon, du Commerce, l’alignement des deux ouvrages permettra d’éviter le banc des Charpentier. Enfin le troisième, la balise en bois des Morées. Les trois ouvrages seront terminés en 1756.

Huit années plus tard (1764) le balise des Morées est déjà détruite. Le 17 septembre de la même année, l’amirauté demande sa reconstruction. Elle fait procéder à l’installation de feux sur les deux autres. Finalement en 1777, ils décident de renforcer la balise des Morées et de construire une robuste tourelle en pierre de granit. C’est un travail d’orfèvre les pierres sont assemblées sans ciment, ni liant quelconque. Les pierres sont maintenues ensembles par des « Crampons » ou des « Crossettes ». Les caractéristiques physiques sont une embase circulaire de 6 mètres de diamètre.

Tour du Commerce

Tour du Commerce

Phare de l'Aiguillon, St Nazaire

Phare de l’Aiguillon, St Nazaire

 

 

 

 

 

 

 

 

 

En 1893, compte-tenu de l’accroissement du trafic, le tonnage des navires et le déplacement de nouveau du chenal, il devient nécessaire de renforcer l’éclairage de celui-ci. La tourelle se renforce et prend de la hauteur afin de recevoir un feu permanent à l’huile minérale. La hauteur passe à 12 mètres. La tourelle sera lumineuse à partir du 14 mai 1893. En complément une dizaine de bouées lumineuses alimentées pas le même combustible complète le système lumineux. Une usine à gaz d’huile est construite à St Nazaire afin d’alimenter le système d’éclairage du chenal. Dans les années 1890/1893 le service des phares et balises expérimente un système d’éclairage à gaz d’acétylène. Un essai sera fait sur « Les Morées », son feu fonctionnera pendant plus de 150 jours et nuits consécutifs sans intervention humaine. Le fanal devient automatique. En 1933, la tourelle passe à l’éclairage au gaz propane par l’adjonction d’un réservoir.

Voila, de nos jours (fin 2020) vous pouvez apercevoir cette petite tourelle, de couleur verte, depuis le plage de Villès-Martin à Saint-Nazaire où, de l’autre côté de l’estuaire sur la commune de Saint-Brévin l’Océan.

Et pour terminer,

Merci d’avoir lu cet article. Pour les Radio-Amateurs, cette tourelle ne compte ni pour le WLOTA, ni pour le DPLF, en revanche pour l’ARLHS elle porte un numéro. Le diplôme des phare du littoral français, précise qu’elle devrait avoir une optique de 8 miles nautiques minimum, ou sinon avoir une hauteur de plus de 15 mètres. Pour le Wlota, le minimum de l’optique demandé est de 10 miles nautiques de portée. Elle n’est donc pas dans leur liste.

Actuellement la portée optiques est de 4 miles pour le rouge et de 6 miles pour le blanc. 3 flashs pendant 12 secondes.

Quelques ressources et divers écrits utiles dans mes recherches: Vous pouvez cliquer ici

Tourelle de la Pierre Rouge

Tourelle de la Pierre Rouge,

La « Tourelle de la Pierre Rouge », se situe sur la Loire maritime entre Nantes et Saint-Nazaire, à la hauteur de la commune de Lavau-sur-Loire. Son autre nom d’origine était « Pierre Auge ». Sa position géographique est L= 47° 17′ 45 N et G = 001° 58′ 50 W. Elle se trouve toujours sur lit de la Loire actuelle. Elle est construite en pierre de granit de la région de Lavau. Sa période de naissance, bien là ça coince. En dépit de mes observations visuelles et photographiques, aucune date ne figure sur l’édifice.

En revanche sur l’ouvrage de référence « Histoire du balisage et de l’éclairage des côtes de France », lui stipule que les premiers repérages et balisage de « La Basse Loire » datent de 1747. Le chantier sous la direction de l’ingénieur Pelletier sous couvert du Duc de Penthièvre. Tout cela afin, de rendre cette partie de fleuve navigable entre Nantes et Saint-Nazaire pour le commerce triangulaire.

Pierre Rouge à Lavau

Pierre Rouge à Lavau

Encore deux heures de Jusant avant de traverser

Encore deux heures de Jusant avant de traverser

 

 

 

 

 

 

 

 

La naissance,

Cette tourelle de signalisation (ou tour à feu) a été érigée en 1806 après celles des « Morées » et des « Brillantes » beaucoup plus anciennes. Respectivement 1777 et 1780, elles sont toujours en service en 2020. Certains de nos bâtisseurs actuels devraient en prendre de la graine. Ces tours sont faites de Granit de la région.

Au pied de l'ouvrage

La pierre rouge, Au pied de l’ouvrage

La pierre rouge, Petite jetée d'accostage

La pierre rouge, Petite jetée d’accostage

 

 

 

 

 

 

 

 

Attention si vous désirez vous rendre sur ces tours, vous devez prendre en compte les dangers liés à la marée qui envahie tout le secteur et celui-ci peut devenir très dangereux.

Oui ! Je sais ! Je ne pouvais prévoir le mauvais temps

Oui ! Je sais ! Je ne pouvais prévoir le temps

Par beau temps !! Le Pont de St Nazaire et Paimboeuf

Par beau temps !! Le Pont de St Nazaire et Paimboeuf

 

 

 

 

 

 

 

 

Pour vous y rendre, de Savenay (44260), direction Lavau-sur-Loire. Ensuite vous vous rendez sur l’œuvre de Tadashi Kawamata (voir article portable 2), la longer afin d’arriver jusqu’à l’écluse de l’étier de Lavau.

Œuvre de Tadashi Kawamata

Œuvre de Tadashi Kawamata

Écluse de l’étier de Lavau sur Loire

Écluse de l’étier de Lavau sur Loire

 

 

 

 

 

 

 

Promenade bucolique,

De l’écluse vous pouvez apercevoir « La Tourelle », il ne vous plus qu’a vous diriger vers la Loire, une bonne marche d’environ 20 minutes pour les plus costauds, 30 minutes pour les autres. Ah oui ! J’avais oublié, ce sont des vasières, donc 20 à 30 cm de vase suivant la période de marée.

Je vous conseille des vêtements qui ne craignent rien de grandes bottes ou comme bibi, des Wadders. Vous profiterez des ragondins et leurs immenses terriers, des oies sauvages, canards, cigognes parfois et toutes sortes de petits animaux.

Si vous voulez vous rendre sur la tourelle, attention, attendre la marée basse, à certains endroits il y a malgré tout 2 à 3 mètres d’eau sale. Autour de l’ouvrage environ 30cm de vase très grasse.

Et voila, merci d’avoir lu cet article.