Le Coq et la Pyramide

Le Coq et La Pyramide

Le Coq et la Pyramide, non ce n’est pas le titre d’un conte, d’une nouvelle à l’eau de rose, ni même d’un roman policier. Une fable du sieur Jean de La Fontaine, non. C’est pourtant un couple indissociable depuis leurs naissances. Nous pourrions même parler de trio afin d’être complet. Ce sont deux phares qui protègent les marins des environ de Bénodet, dans le Finistère. Nous reparlerons du troisième dans un autre article, même si finalement je le cite dans celui-ci.

Nous sommes dans la cité balnéaire de Bénodet, petite cité du sud Finistère, dans le département 29. La rivière Odet borde cette ville et termine sa course dans l’océan atlantique. Celle-ci prend sa source dans les « Montagnes Noires », à la hauteur du village de Saint Goazec, 63 kilomètres plus en amont. Bénodet à joué et joue toujours de nos jours un rôle maritime entre l’océan et la cité de Quimper en amont. Mais revenons à nos phares.

Ria de l'Odet à Bénodet

Ria de l’Odet à Bénodet

Port et cale de Bénodet sur l'Odet

Port et cale de Bénodet sur l’Odet

 

 

 

 

 

 

 

Un peu d’histoire,

Si nous remontons un peu dans le temps passé. L’activité maritime battait son plein, des marchandises de toutes les sortes transitaient de la mer vers Quimper. Le plus difficile est l’approche des côtes pour un navire venant du grand large. Depuis le Moyen Age, les navires arrivant d’Angleterre, des Pays-Bas ou d’Espagne utilisent des Amers locaux. Certains endroits ce sont des bouquets d’arbres, parfois un seul arbre, tant qu’il n’est pas mis à terre par son propriétaire par méconnaissance de son rôle…

Pour la Ria de Bénodet ce sont deux amers connus, des autochtones ou marins de la baie. Pour l’un en aval de la rivière, c’est un rocher représentant une vague forme de « Coq », que l’on alignait avec une « Pyramide de pierres » dressée sur les hauteurs du village et cela permettait par temps calme, de viser le chenal d’accès. Ces méthodes empiriques fonctionnaient tant bien que mal. Mais c’était sans compté les caprices de dame nature qui parfois déplaçait le lit de la rivière et de facto, le chenal d’accès.

La solution,

La solution passa par Monsieur Beautemps-Beaupré (1766-1854), célèbre ingénieur hydrographe en charge de cartographier les côtes françaises. Notamment notamment l’estuaire de la Loire et les côtes bretonnes. Ils savait écouter les locaux, marins ou population. N’oublions pas que la plupart des marins à cette époque étaient illettrés et donc ne savaient pas lire une carte.

Le phare du Coq et de La Pyramide

Le phare du Coq et de La Pyramide

Alignement au 345,5°

Alignement au 345,5°

 

 

 

 

 

 

 

 

Ces deux clichés représentent les phares actuels (2016), à l’époque il est décidé de construire deux phares, en même temps. Le premier, « Le Coq » côté tribord du chenal, tourelle cylindrique de 11,20 m de hauteur. Ce sera une optique rouge, à feu fixe. Le second phare, appelé « La Pyramide » d’une hauteur de 9 m, postérieur de 266 m vis à vis du premier. Ce sera une optique fixe blanche. Ces phares sont équipés d’optiques basiques, constitués de réflecteurs en cuivre martelés, tapissés d’une couche d’argent. L’inconvénient de ces optiques rudimentaires c’est, l’absorption et la divergence des rayons lumineux.

Ces deux petits phares éclairent ensembles la Ria depuis le 15 décembre 1848.

Vue sur le phare de La Pyramide

Vue sur le phare de La Pyramide

Phare du Coq

Phare du Coq

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La Pyramide

Concernant La Pyramide, à partir de  1887, une nouvelle tourelle est construite en retrait de l’ancienne, elle fait 39 m de hauteur, en arrière de 70 m de la précédente. Ce sera un feu directionnel blanc. Le phare du Coq lui, restera dans son jus jusqu’en…..1944. Cette année-là, nos deux phares seront détruits, où massacrés par nos amis de maintenant….Parmi les 160 autres phares de notre pays. Finalement l’histoire se répète.

Le phare de la pyramide vu du port

Le phare de la pyramide vu du port

L'arrière du décor du Coq

L’arrière du décor du Coq

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Reconstruction,

Le feu du Coq sera reconstruit à l’identique en 1962, et son optique sera cette fois-ci, directionnelle verte à occultations toutes les 12 secondes. Pour le phare de La Pyramide, il sera reconstruit en 1950, avec la même optique que Le Coq. Ces deux phares font partis de l’alignement au 345,5° très connus des navigateurs désirant entrer dans le chenal de Bénodet.

Le Coq et la Pyramide sont aidés d’un troisième larron, à savoir, le Phare de Combrit, sur la commune de Sainte-Marine de l’autre côté de la ria. Car avant de prendre le chenal, il faut suive l’alignement au 000,5° comprenant, le Phare de la pointe de Combrit et de la Pyramide.

Phare de Combrit et la Ria de Bénodet

Phare de Combrit et la Ria de Bénodet

Vue arrière du phare de Combrit

Vue arrière du phare de Combrit

 

 

 

 

 

 

 

Finalement, comme vous pouvez le constater, le phare de la Pyramide sert pour les deux alignements pour l’approche de la cité de Bénodet. Le Coq et la Pyramide et La Pyramide et Combrit.

Merci d’avoir lu cet article, au plaisir de se retrouver. Si vous désirez parcourir l’activation du phare du Coq, merci de cliquer ici

Les Amers

Les Amers,

Ce sont des points de repère fixes et identifiables sans ambiguïté utilisés pour la navigation maritime. Ne pas confondre avec « Ministère A.M.E.R. » un groupe de Rap de Sarcelles.

Amer et phare de la pointe Saint Mathieu

Amer et phare de la pointe Saint Mathieu

Clocher et Amer d'Ars en Ré

Clocher et Amer d’Ars en Ré

Contrairement aux autres marques de balisages, les Amers n’ont pas pour vocation de guider les marins. Ils n’appartiennent pas à l’administration des phares et balises. Mais, à des communes, congrégations religieuses, particuliers, voire au génie ou à la marine.

La maintenance de ces ouvrages remarquables du paysage côtier échappe en grande partie au service des phares.

En 1841 suite aux plaintes des marins concernant le balisage diurne, l’administration lance une grande enquête nationale afin de répertorier l’ensemble de ces aides. Plus particulièrement dans les estuaires de la Loire et la Gironde. Concernant la seconde, ils recenseront 91 amers, comprenant entre autre 61 arbres de toutes essences. Obligeant ainsi les marins à avoir des connaissances en botanique.

Cela tiens à peu de choses,

Cela donne en même temps une idée de la vulnérabilité de cette signalisation naturelle. Une belle épée de Damoclès au-dessus de la tête, à la merci d’une hache de bucheron, maladie ou vieillesse. Un arbre abattu, un écroulement de bâtiment, moulin, église, abbaye et plus de repères pour les marins. Bien sûr sans être prévenu car, bien souvent les propriétaires ignoraient que leurs ouvrages servaient à la navigation maritime ou fluviale.

Retour en arrière,

Ce problème remonte loin dans le temps, exemple à Saint-Nazaire. En 1750, douze peupliers, menacés d’abattage par son propriétaire, situés sur une colline dominant la ville.Tout cela au grand dam des pilotes de navires de guerre et de commerce, qui remontaient régulièrement l’estuaire. Finalement ils seront rachetés par la marine et l’amer sera sauvé. Autre exemple dans la même ville qui elle, achètera le bois de Kerlédé autre amer. Beaucoup plus tard, sera construit le phare du même nom juste à côté.

En Gironde cela deviendra dramatique et en mars 1842, le préfet adresse une circulaire à tous les maires des communes concernés afin de les sensibiliser aux problèmes de navigation. Dans le cas d’un amer remarquable, des mesures seraient prises pour éviter sa disparition.

Amer du chenal de l'ile Saint-Martin au Royaume-Uni

Amer du chenal de l’ile Saint-Martin au Royaume-Un

 Dans les cas exceptionnels, la marine et/ou le préfet contacteront les propriétaires afin qu’ils ne coupent pas leurs arbres.Pour certains édifice-amers remarquables l’état peut décider d’aider les communes. Certains seront peints, comme sur la photo dans l’article, aux frais de la marine, suivant le code de navigation de l’époque.

L’ argent,

Certains propriétaires flairant la bonne affaire, vont jusqu’à construire par exemple, des moulins à vent et demander des subventions, qui leur seront souvent refusées.

En revanche, la commune de Noirmoutier en Vendée (85) recevra de l’argent pour la reconstruction de son clocher en Août 1844. L’année 1857, verra la création d’un annuaire confidentiel des Amers Français. Il deviendra officiel et accessible à partir de l’année 1864. Les propriétaires de ces ouvrages répertoriés et déclaré d’utilité publique, seront astreints de les entretenir en échange de subventions.La destruction partielle ou publique sera formellement interdite.

Dorénavant l’état doit anticiper la maintenance des Amers privés les plus remarquables. Revers de la médaille, le recensement bouge, tout comme les estuaires et nombres de conflits éclatent entre l’état et les propriétaires.

« C’est la cupidité des propriétaires contre la pingrerie de l’état »

Exemple chez nous, dans la Loire Atlantique, en 1873, le propriétaire du clocher en ruine du prieuré de Donges, « renversé par les ages », réclame une subvention pour le déblaiement des gravats. La commune du Pouliguen réclamera en vain une subvention afin d’ériger un clocher pour son église.En 1875 ce sera le tour de la commune de Batz-sur- mer, qui réclamera en vain des subsides afin de rénover son clocher.

Ensuite viendra la mode des Phares-Amers, afin de parfaire le balisage diurne de navigation. Les ingénieurs de l’époque imagent Amériser les tours de certains phares.Ils le sont toujours d’ailleurs en 2015. La démarche de l’époque était d’éviter la confusion donc de jour, avec des clochers d’églises et des lumières de la ville. Il faut dire qu’à l’époque les feux étaient blancs et fixes. D’où la possible méprise par les navigateurs de l’époque.

Le Barbouillage,

Chez nous ce seront les phares de « Le Banche » et « Du plateau du Four » qui en feront les frais. En revanche celui du « Charpentier » et de « Ville-ès-Martin » échapperont au barbouillage. Pourtant ils avaient tous été construits sur les mêmes plans, ou presque, et le même granit venant des carrières de Batz-sur-Mer.

Merci d’avoir la patience de lire cet article.

Donges appontement pétrolier

Donges appontement pétrolier,

L’appontement pétrolier du port de Donges est peu connu. Ce n’est pas un phare mais ne tourelle lumineuse d’une portée de 9 miles quand même. Elle se situe dans la Loire maritime quasiment en face du phare de Paimboeuf. Ses coordonnées géographiques, Longitude G= 2° 04′ 30 W, L= 02° 04′ 10 W.

Pour s’y rendre du centre de la ville de Donges, prendre direction de la Gare vers la Loire. Suivre ensuite le terminal pétrolier situé au bord du fleuve. Arrivé sur place un immense parking lié aux activités de la raffinerie se situe sur votre gauche. Allez au fond de ce parking en longeant le fleuve jusqu’à la limite des clôtures surmontées de rouleaux de barbelés. Encore plus facile si un cargo est à quai, dans ce cas allez en sa direction au plus près pour le public.

Le phare est dans le carré jaune

Le phare est dans le carré jaune

Vue du phare à l'intérieur du domaine clôturé

Vue du phare à l’intérieur du domaine clôturé

 

 

 

 

 

 

 

 

Emplacement,

Comme vous pouvez le voir sur la vue aérienne, il est possible de s’approcher d’assez près. Pour les radio-amateurs qui désirent l’activer, c’est sans problème soit dans le cadre du DPLF ou de l’ARLHS, l’on vous demande d’être à une certaine distance maximale du phare ou de son enceinte. Ce sera un autre sujet développé plus tard, j’y reviendrai, l’animant en fin de semaine.

Concernant ce phare, rien de spécial, c’est une tourelle métallique avec une embase blanche et un sommet rouge. Finalement l’on y prête peu attention. L’optique est un flash rouge, normal puisqu’elle balise le chenal et indique l’emplacement de l’appontement pétrolier. L’accostage en bateau est interdit, because le danger d’explosion. Il permet la navigation dans le chenal au regard d’un danger important, à savoir le « banc de sable des Brillantes ». Le chenal à cet endroit est dragué à 12,40 mètres.

La Loire marée descendante

La Loire marée descendante

Cargo au pied de la tourelle

Cargo au pied de la tourelle

 

 

 

 

 

 

 

Jadis, avant l’arrivée des phares, certains monuments ou grandes propriétés servaient d’aide à la navigation. On les appelait des « Amers », ils en existe de nombreux actuellement comme, des châteaux, châteaux d’eau, églises, tours en pierre, moulin à vent etc.

Là nous rentrons dans la définition du phare à savoir, une optique puissante au sommet d’une tour. Là elle est métallique.

Le vent d' Ouest n'arrange as les choses

Le vent d’ Ouest n’arrange as les choses

Le temps change vite dans l'estuaire

Le temps change vite dans l’estuaire

 

 

 

 

 

 

 

 

Aussi pour les Radio-amateurs désirant animer ce phare, cliquez ici.