Le Tréhic du Croisic
Présentation,
Le tréhic du Croisic, est un phare de troisième ordre occupant le musoir d’une jetée de 860 mètres de longueur sur la commune éponyme. Ce type de phare porte aussi le nom de fanal de port. La cité située en Loire Atlantique entre Batz sur mer et La Turballe. Le Croisic est un port de pêche au même titre que celui de la Turballe. Ville de 4000 âmes environ, ayant une population âgée, au-dessus de la moyenne nationale. 45% ont plus de 60 ans. Mais finalement nous, ce qui nous intéresse, c’est sa signalisation maritime.
La genèse,
Commençons pas l’origine de la signalisation du Croisic. A partir des années 1830/1835 deux lanternes sur des pieux de chêne éclairent l’entrée du port, précisons que la jetée actuelle n’existait point. Installation aux frais de la commune bien sûr. Non prévu dans le vaste plan de ceinture lumineux du pays commencé sous la Restauration, 1815 à 1830, et la Monarchie de Juillet 1830 à 1848.
En janvier 1844 deux feux seront présents, tous les deux seront blancs et lumières fixes. L’un sur une perche en bois de 4 mètres de hauteur, le second plus en retrait sur une perche de 6 mètres de hauteur.
Je vous rappelle qu’à cette époque les faisceaux lumineux des phare ou fanaux étaient fixes. Le premier feu tricolore (red, white, green) installé en France est le phare de « Penlan » à l’entrée de l’estuaire de la Vilaine en 1888. Pour plus de précisions relire l’article consacré à celui-ci dans ce site.
Dès 1896, des potences en bois, peintes de couleur blanche et, munies d’une cabane chacune de la même couleur, remplaceront les deux fanaux.
Mettez le son,
Mais entre temps, l’année 1858 passe inaperçu mais une demande particulière émanait de la commune. Les marins redoutent un autre ennemi en mer que les vagues, la houle, le vent etc… Il s’agit du brouillard qui parfois envahi la baie du Croisic et ce n’est pas le phare du Plateau du Four (construit en 1822) qui pourra résoudre ce souci.
La solution apparaîtra 20 années plus tôt aux USA, sur le phare de « Whitehead » dans le Maine. Ce petit phare de granit construit en 1837, possède à l’époque un système sonore. Pourquoi ? Relativement simple, dans cette région, plus de 80 jours de brouillard par an en moyenne.
Il s’agit d’un cloche en service pendant la purée de pois afin de mettre en éveil et guider les navires en perdition.Le port de la Rochelle est le premier à installer ce système. Le système consiste en l’installation de flotteurs évoluant sur les flots. Ceux-ci en lien à une tringle et des marteaux. Ils frappent une cloche en bronze dont certaines ont une masse de plus de 500 kilogrammes.
L’idée traverse l’Atlantique, les marins du Croisic s’engouffrent dans la brèche, la commune fait une demande auprès de la commission des phares et balises. Classement vertical d’office sous prétexte de système pas fiable.
Les choses évoluent,
Février 1874 construction de la jetée et implantation d’un phare sur le musoir de celle-ci. Celui-ci mesure 9 mètres de hauteur, il est construit en pierre du pays. Les carrières sont voisines du Croisic sur la commune de Batz sur mer. Ce sera un feu fixe rouge.
En 1893 ce petit phare échappera à la campagne de badigeonnage entrepris pas la commission des phares, tout comme le phare du »Grand Charpentier ».
L’année 1904 verra l’installation d’un feu permanent rouge et blanc, alimenté au pétrole. En l’an 1937 le phare passera au propane et sera à occultation toutes les 6 secondes. Cette même année, en novembre 1937, deux mois après sa conversion au propane, la cuve du phare explose et le souffle projette la porte et la grille à plusieurs mètres. Le même sort arrive à la tourelle du « Môle des Noirs » à Saint-Malo, le lendemain de sa conversion (en 1935). Pour le Tréhic il sera établit que c’était la faute du gardien. Le Lampiste quoi !… Le phare sera rallumé en 1938.
Que de péripéties,
Ses soucis ne sont pas terminés, la seconde guerre mondiale arrive et nos « Amis de maintenant » se défoulent sur le phare, le 11 novembre 1940 ils criblent de balles la lanterne. Elle sera démontée et mise en lieu sûr.
Le phare sera rallumé en novembre 1945. N’oublions pas que nous sommes le dernier département libéré en France… le 11 mai 1945. La suite, bien c’est du classique pour un phare. En 1950, électrification du phare par la construction d’un petit bâtiment d’abri des accumulateurs derrière le phare. En 1956 l’optique du phare passera en Blanc et vert.
Enfin chose incroyable presque un siècle après sa construction, en 1962, l’on va inscrire le nom du phare sur le socle du musoir. La hauteur actuelle du phare est de 12 mètres. La portée de son optique blanche est de 14 miles et celle du vert 11 miles.
Ce petit phare est le prétexte de nombreuses promenades, touristiques ou virée sur le couchant pour les autochtones. Pensez ! Qu’un aller retour sur la jetée, c’est de la marche sur quasiment 2 kilomètres. Depuis quelques années il est impossible d’effectuer le tour du phare suite à des dégradations occasionnelles. Des grilles ont été implantées. Bien,oui ! Pourquoi nous n’aurions pas, nous aussi, nos Crétins…
Pour les Radio-Amateurs désirant activer ce phare, Pour voir l’activation de ce phare, cliquez ici.. Celui-ci compte pour les différents diplômes et challenges, ARLHS, et DPLF. nous avons activé celui-ci pour le rendez-vous annuel de l’ILLW 2015.
Merci d’avoir lu cet article et à bientôt pour de nouvelles aventures.