Activation radio du phare de Penfret
Activation radio du phare de Penfret. Situé sur les Îles Glénan, dans le sud Finistère. Département 29. Je ne reviendrai pas sur l’histoire de ce petit phare évoqué dans un article précèdent. Néanmoins, en cliquant sur ce lien « Phare de Penfret » vous pourrez le parcourir si le besoin s’en fait sentir.
Préparation de l’expédition,
Bien sûr nous ne partons pas, à l’autre bout du monde, mais tout se prépare. Il faut savoir que faire des expéditions en mer, seul, tolère très peu d’erreurs. Les îles Glénan pour mémoire, sont sous l’administration de la commune de Fouesnant. Plusieurs routes s’offrent à vous pour rallier le phare de Penfret, par voie maritime. La plus courte est, celle de la Pointe de Trévignon, elle de 6 miles nautiques. Pour les autres la distance varie. De Concarneau, elle est de 9,5 miles, et sera de 8,5 miles de la pointe de Beg Meil etc…
Ma route,
Pour ma part, j’ai choisi un autre tracé, en partant de la cale de mise à l’eau de « Porz an Halen » située sur la commune de Trégunc. C’est une petite anse tranquille, hors déambulation touristique, hormis quelques locaux ou « Tamalous » de passage parcourant le chemin côtier… Je vais avoir 8,5 miles nautiques à parcourir. Une mise à l’eau vous coûtera 5 euros (prix fin septembre 2016). Il suffit de se rendre à l’office du tourisme de Trégunc et l’on vous délivrera un reçu après acquittement de la somme. Ensuite, après la mise à l’eau de votre navire, il suffit, d’apposer votre document sur le tableau de bord, de façon bien apparente. Finalement c’est très simple. Il y a de la place pour garer le véhicule et la remorque sans gêner les habitués des lieux. N’oubliez jamais que, vous n’êtes pas seul.
Afin de vous rendre à cette petite cale, rien de plus simple. Du centre ville de Trégunc prendre la route de Lambell en direction du hameau de Pendruc. A l’entrée de celui-ci, au carrefour de la maison de la mer, prendre le chemin sur votre droite. Vous êtes arrivés.
Jusque là, tout va bien,
C’est parti pour un trip de près de 9 miles nautiques. En sortant de l’anse, je dois laisser la cardinale de « La Roche Tudy » sur bâbord. Ensuite c’est la pleine mer. Grosso modo en tenant compte des courants et du vent, je vais filer au 190°. Mais, Je ne suis pas seul, j’ai emmené mon pote « Murphy », une fois de plus il s’est invité, le bougre.
Je commence à sortir, j’avance avec le starter afin de chauffer le moteur hors-bord. Commence à traverser doucement l’anse de Pouldohan en tenant compte des nombreux écueils affleurants. Bien entendu, je dois tenir compte de la marée pour sortir car, suivant le coefficient de marée, l’anse est complètement à sec à basse mer. Le souci arrive lorsque j’enlève le fameux starter, automatiquement le moteur cale et le bateau est livré au courant et vent dominant. Après maintes essais cela continue, après ouverture du capot moteur et vérifications d’usages il faudra attendre une bonne demi-heure afin que tout rentre dans l’ordre. Ensuite la mer, un peu plus grosse que prévue, des creux d’un mètre vont ballotter le frêle esquif. J’ai ouvert le capot, mais cela sert à rien car je suis béotien du domaine.
Route vers Penfret,
Toutes ces péripéties vont bien entendu décaler mes projets et raccourcir le temps d’activation du phare de Penfret.
Autre facteur à prendre en compte lorsque vous abordez une île, la marée. Il faut savoir si la marée est montante ou descendante, surtout lorsque vous êtes seul. Il faut maintenir le bateau et décharger le matériel. Si la mer monte, pas de souci, le bateau monte avec elle et vous pourrez le remettre à flot sans problème. Si la marée descend, le navire va ou risque de s’échouer, même un semi-rigide pèse lourd et vous risquez d’attendre la marée d’après afin de le sortir…
Une fois le déchargement rapide du matériel effectué, il suffit de remettre le bateau au large, cela implique de se mouiller jusqu’à la poitrine. Celui-ci restera stable et ne reviendra pas vers le rivage.
L’activation radio,
C’est partie pour l’installation du matériel, le plus rapidement possible. Compte-tenu des impondérables, j’ai deux heures de retard et l’activation en elle-même ne durera que 1 heure trente.
Le matériel tient dans deux valises en plastique achetées chez un gros soldeur de matériaux. Elles ne sont pas étanches mais, protégées malgré tout des embruns éventuels. Une fois le matériel installé, je vais faire quelques clichés des environs. Pourquoi je fais cela ? et tout de suite ? Très simple, Une fois les communications radio démarrées, en général je fais des QSO jusqu’à la dernière minute. De ce fait, trop tard pour prendre des photographies. En général je ré-embarque dans l’urgence. De cette manière lorsque je commence mes contacts, je suis tranquille, mes clichés sont pris. Le règlement du DPLF et du WLOTA sont très peu contraignants. En revanche, vous devez au moins prendre un cliché lors de votre activation, être à moins de 150 mètres du phare et envoyer votre premier et dernier QSO. Pour l’ARLHS pas de contrainte non plus.
Dans le cas présent d’îlot en pleine mer, la règle des 150 mètres n’est pas utile. Le reste du matériel habituel, un FT857 de chez Yaesu, la batterie de 110 Ah marine décharge lente, que je traîne partout. Au fil des années, elle devient de plus en plus lourde. L’éternel booster MFJ, afin de conserver une tension correcte de 13,8 volts.
Les antennes,
Côté antennes, mes éternels dipôles home made mono-bandes. Un pour le 40 m et un autre pour le 20 m, fabriqués en fil souple de 2,5 mm², un fil d’électricien quoi ! A l’avenir d’ailleurs je vais rajouter un balun 1/1 afin de parfaire les deux lobes de rayonnement.
Compte-tenu du temps imparti, j’effectue malgré tout une soixantaine de contacts en une heure trente. Je n’active que le phare, Pourquoi ? Mais c’est très simple, j’aurai eu besoin d’un minimum de 100 qso, pour le fort, cherchez l’erreur ! Les phares en mer, c’est comme le SOTA, ce sont des expéditions aléatoires et à risques.
Le retour,
Le retour se passe bien, toujours les creux d’environ un mètre. C’est comme dans un manège, il faut se détendre et se laisser aller au gré des flots. En revanche les courants et vent poussent fort. Le bateau passe parfois de 8 nœuds à 16 d’un seul coup, je me prends presque pour un surfeur d’occasion.
Arrivé dans l’anse de Pouldohan, c’est déjà pas mal descendu, il ne reste plus que 40 centimètres de hauteur d’eau à certains endroits. Un quillard d’ailleurs est échoué sur le banc de sable. Il n’a pas voulu suivre le chenal et a tenté de couper en travers. Pas de pardon en mer. Murphy est toujours avec moi, le télécommande de mon moteur électrique est hors service. Je ne comprend pas, c’est pourtant un produit acheté chez les vermicelles, port gratuit sur internet… De la qualité quoi. J’en profite pour casser la manivelle du treuil, heureusement, je trouve de l’aide local d’autres marins.
Validation,
Il ne reste plus qu’a faire valider mon expédition. Le phare de Penfret porte trois références, une WLOTA, une DPLF et une ARLHS. Il compte pour les deux diplômes. Afin que cette validation soit acceptée, je dois envoyer une preuve photographique, mon premier et dernier qso. Tout est basé sur la confiance réciproque des activateurs et du comité de validation. Finalement c’est normal, en mer on ne triche pas…
Petits rappels utiles de références, locator IN87AR. Pour le DPLF PB 038, WLOTA 0321, et l’ARLHS FRA 047.
Merci d’avoir pris le temps de lire cet article, à bientôt sur l’air. 73.Grand merci aussi aux nombreux SWL qui me suivent depuis des années. Notamment l’ami Patrice F-11579 depuis son joli village de Rogny-les-7 écluses dans l’Yonne.
Pour terminer,
Une association très active s’occupe de ce petit phare, les membres très actifs valorisent cet édifice. Cela passe du terrassement, à la peinture, électricité etc.. La recherche de partenaires pour financer les travaux. Leur site est très bien documenté sur les actions de réalisation. Le site s’appelle « Plein feu sur Penfret »
Adresse du site :