Activation du phare de l’Aiguillon

Activation du phare de l’Aiguillon

Drôle de titre pour ce phare très ancien. Il est situé sur l’estuaire de la Loire, sur la commune de Saint-Nazaire. Si vous avez des soucis de situation, c’est dans le 44, célèbre ville qui a enfantée de tant de navires. Les 4,2 kgs et 55 cm vous pouvez aller vous rhabiller, circulez y a rien à voir. Ici, Môssieur ! On parle en centaines de mètres et en milliers de tonnes.

Un peu d’histoire,

Arrêtons les bêtises et revenons à ce phare de l’Aiguillon. Il est en place depuis très, très longtemps. Il faut remonter au début du 18ème siècle, les première perches arrivèrent sur le banc des Charpentiers et sur les roches des « Morées » au milieu de l’estuaire. Le premier chenal connu fut matérialisé par un alignement constitué des deux tours, appelées « Tours d’Aiguillon » en référence au donneur d’ordre du moment gouverneur de Bretagne, le duc d’Aiguillon. Vous connaissez bien ces deux tours en 2021, elles existent toujours et l’une d’elles est toujours en fonction.

Tourelle des Morées 1756

Tourelle des Morées 1756

Tour du Commerce 1756

Tour du Commerce 1756

Phare de l'Aiguillon 1756

Phare de l’Aiguillon 1756

 

 

 

 

 

 

 

 

Ces trois tours furent implantées à partir de 1756 et firent progresser d’une manière conséquente le balisage de l’estuaire de la Loire. A l’époque elles n’étaient pas lumineuse et ne servaient que d’Amers. Les deux tours d’Aiguillon matérialisaient l’alignement à suivre afin de ne pas se mettre en danger et d’éviter les bancs de sable du Sud. Cet alignement s’appelle aussi « La Traverse ». Que les navires viennent de la route Nord ou la Sud il atterrissent tous à l’entrée de « La Traverse », autre nom du chenal. A l’époque, celle-ci devait avoir une profondeur de 12 pieds (3,80 m) au plus bas des marées en vives eaux. Déjà, les navires avaient la zone d’attente des Charpentiers.

Après maintes remaniement les deux tours sont toujours en place. Devenues éclairantes à partir de 1830 avec les combustibles classiques, huile de colza, minérale, vapeur de pétrole

La tourelle des Morées est toujours en service au milieu de l’estuaire, depuis ….. 1756. A l’époque pas ciment pour assembler les pierres. Elles sont toutes enchâssées les une dans les autres, sans aucun liant. Nous allons parler maintenant de son confrère, j’ai nommé le « Phare de l’Aiguillon », construit à la même époque.

S’y rendre,

Pour s’y rendre, très simple,  il suffit de Saint-Nazaire d’aller en direction de la pointe du fort de Lèves vers Saint Marc. Sur votre gauche, vous pourrez apercevoir une voie sans issue, appelée « Chemin de port Charlotte »

Entrée de l'impasse de Port Charlotte

Entrée de l’impasse de Port Charlotte

La courte impasse

La courte impasse

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Une fois entré dans l’impasse avec votre véhicule, il suffit d’aller au fond de celle-ci.

Le phare au bout du sentier côtier

Le phare au bout du sentier côtier

Le fond de l'impasse

Le fond de l’impasse

 

 

 

 

 

 

 

 

Arrivée à destination, rien ne vous empêche d’activer le phare de l’Aiguillon depuis le fond de la voie. Afin de protéger a tranquillité, pour ma part, je préfère l’activer de la corniche.

Je conçois, qu’il faut traîner le matériel sur une distance de 200 mètres, ne rien oublier. En revanche vous serez au bord de la falaise, sur le chemin côtier. Quel bonheur, de ne pas être dérangé par des véhicules faisant demi-tour devant vous et, vous regardant comme des bêtes curieuses. De plus les portables fonctionnent très bien. N’oubliez pas que le français est un champion de la délation…

La même sans le cargo

La même sans le cargo

Le chemin côtier et lever de soleil

Le chemin côtier et lever de soleil

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Sur place l’installation,

J’arrive sur place, il s’agit de s’installer, le chemin côtier est étroit. Il faut penser bien sûr aux autres usagers des lieux. Les sportifs en tous genres, marcheurs, locaux qui promènent leurs chiens, déposant leur excréments partout. Dans quelques décennies il n’y aura plus de problème, l’océan reprend ses droits. La côte et les maisons disparaissent les unes après les autres. Inlassablement l’océan remodélise l’estran et la falaise.

C'est jamais large un chemin côtier

C’est jamais large un chemin côtier

La station radio et l'intendance

La station radio et l’intendance

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Il est temps d’installer le matériel. Le WX est beau, température environ 6° et un petit vent d’Est de 40 km/h qui va me glacer le dos. Comme précisé sur la photographie tout, rentre dans ma remorque « Made in Vermicelle ». Je ne vous détaille pas tout, vous le verrez sur le cliché suivants. J’ai repris les activations à terre due en partie à l’état de la mer et conditions climatiques.

Je m’installe le long de la haie afin de me protéger du vent et ne pas gêner le chaland.

La station radio est en place

La station radio est en place

La station F5OHH est opérationnelle

La station F5OHH est opérationnelle

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Finalement j’ai repris le matériel VHF et UHF afin de profiter d’éventuelles ouvertures de propagation. Ce sont toujours la 4 éléments et la Bigwheel. Premièrement, je monte les antennes sous le regard et les questions des curieux de passage, depuis mon arrivée.

Il fait plutôt frais sur le moment, vivement que le soleil me chauffe les côtes. Aussi je termine l’assemblage des antennes par le décamétrique. Les éternels dipôles fabrication OM.

Les émissions commencent,

Je lance appel sur le 144,300 mHz, aussitôt l’Ami Jacky, F6DFI me répond. C’est la sentinelle de la VHF dans notre région, nous dégageons sur une fréquence annexe afin d’effectuer notre contact, sur 144 et plus tard sur 432 mHz. Une fois les contacts réalisés, un QSO multiple se forme avec l’arrivée d’autres OMs de la région comme F1BHD et F1CPX.

Finalement je quitte les hautes fréquences vers 10h00 du matin pour migrer vers le décamétrique ou je suis attendu.

Arrivé sur le 40 mètres c’est la folie, parce que, c’est le pile-up. Les stations italiennes sont comme à l’habitude, très puissantes et en terrain conquis. Aussi, aucun respect pour les stations mobiles ou portables.

Phare de l'Aiguillon et station radio

Phare de l’Aiguillon et station radio

C'est parti pour le 144 et le 432 mHz

C’est parti pour le 144 et le 432 mHz

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Pendant près de deux heures, les contacts vont s’enchaîner jusqu’à midi. A partir de 12h30 les qso vont ralentir dut en partie à l’heure.

L’après-midi,

Démarrage des émissions vers 14h00, parce que, il y a le gastro, il faut prendre des forces. Comme à l’habitude j’attaque la bande des 20 mètres aux environs de 14,265. Quelques expéditions, des SOTA notamment vers 285. Je commence à attraper les américains et russes, les pays de l’Est arrivent bien 59 chez et de même chez eux.

Phare de l'Aiguillon vu du chemin côtier

Phare de l’Aiguillon vu du chemin côtier

Activation du phare de l'Aiguillon

Activation du phare de l’Aiguillon

 

 

 

 

 

 

 

 

Dans l’après-midi, pendant l’activation, une surprise. La visite de Christophe, F6IPG qui habite pas très loin me fait un visu. Aussi les qso vont ralentir et laisser place aux échanges amicaux et techniques.

Précisons aussi que, Christophe est QSL manager pour le département de la Loire Atlantique.

Comme nous sommes tous les deux contents de nous voir, la conversation dure longtemps. Il commence à faire nuit, le froid revient et aucun matériel de démonté. Finalement comme Christophe me donne un bon coup de main, le pliage et rangement seront vite réalisés.

Belle vue sur la Pointe de Lèves

Belle vue sur la Pointe de Lèves

Vue sur le fort et les Blockhaus

Vue sur le fort et les Blockhaus

 

 

 

 

 

 

 

Nous sommes à moins d’un kilomètre de la pointe de Lève, endroit sauvage et magnifique. Hormis les verrues laissées par nos grands amis germains pendant la guerre. Ils reviennent d’ailleurs souvent dans la région, peut-être la nostalgie d’une acquisition ratée… Le compromis de vente par trois fois signé mais, jamais concrétisé.

Fin,

Tout à une fin, et voici quelques données supplémentaire sur ce phare historique. Il fait partit des vieux phares français et est très intéressant à ce titre. C’est le seul à ma connaissance possédant un treillage en bois à son sommet qui renforce son rôle d’Amer.

Cet Amer se voit de loin

Cet Amer se voit de loin

Cest beau, le lever du soleil

C’est beau, le lever du soleil

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Sa hauteur est de 19 mètres. Il est de forme tronconique, construit en granit de notre région. Son optique porte à 13 miles nautiques pour le « Blanc » et 10 miles nautiques pour le « Rouge ».

Sa position est, 47° 14′ 60″ N ET 002° 15′ 8″ W. Son locator pour les Radio-Amateurs est IN87VG.

Bien entendu, il compte aussi pour le DPLF sous la référence PB 179. Pour l’ARLHS c’est le numéro FRA 167

Merci d’avoir pris le temps de lire cet article. Car finalement ce fût une excellente expérience.

Vous pouvez cliquer sur ce lien pour plus d’informations, merci

 

1, 2, 3, Histoire de Chenal

1,2,3, Histoire de Chenal,

1, 2, 3, Histoire de Chenal. Nous sommes face à un titre bizarre qui pourrait nous rappeler notre enfance, déjà lointaine. Un peu de magie  avant les fêtes de fin d’année. Non ! Cet article nous rapporte quelques propos concernant le territoire maritime de Saint-Nazaire. L’idée m’est venue lors ma dernière activation radio, du phare postérieur de « Portcé » et de discussions avec des habitants du quartier, passionnés par l’histoire de leur côte et patrimoine maritime. Autre facteur déclencheur la lecture de deux ouvrages passionnants quoi que très technique pour l’un d’entre-eux.

Douze promenades de Saint-Nazaire

Douze promenades de Saint-Nazaire

Histoire des pilotes maritimes de Pierre Guillou

Histoire des pilotes maritimes de Pierre Guillou

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le premier passionnant vous fait découvrir le patrimoine historique, culturel insoupçonné, et passionnant de la ville de Saint-Nazaire, au fil des siècles. L’on s’ aperçoit que cette ville n’est pas forcément qu’une commune de béton, triste et grise reconstruite à la hâte par des apprentis architectes venus d’Europe de l’Est. Je me souviens de ma jeunesse, de la gare, cette grande avenue rectiligne. Ce bâtiment au fond du fond rappelant une capitale étrangère bien connue des Moscovites. Une multitudes de surprises sont décrites dans cet ouvrage écrit par des bénévoles dont la passion est l’histoire. Ouvrage paru en 2012.

Le deuxième, l’histoire des pilotes de Loire écrit par Pierre Guillou me passionne, décrivant avec minutie le travail de ceux-ci. L’évolution au fil des siècles de leur métier, et du trafic maritime dans notre région. Cet ouvrage est existe depuis 2008.

Ces deux ouvrages évoquent l’histoire maritime de notre région et inclus de facto  l’histoire du chenal menant les navires venus de terres lointaines vers les villes de Saint-Nazaire puis, Nantes. Ce chenal changea trois fois de d’emplacement au fil des siècles.

L’histoire,

Comme nous l’avons déjà évoqué lors d’articles antérieurs, les choses deviennent sérieuses pour le balisage de l’estuaire à partir du milieu du 18ème siècle. Avant cela il y avait que l’expérience empirique des marins locaux et des pilotes de Loire. L’outil principal de navigation c’est le visuel, qui se matérialise par des Amers remarquables, outil précieux des capitaines. Sur Saint-Nazaire, en 1750 la marine achète le Bois de Kerlédé ainsi que,  douze peupliers sur une colline environnante, avant leur destruction par les propriétaires particuliers.

Fort de cela, les premières perches arrivèrent sur le banc des Charpentiers et sur les roches des « Morées » au milieu de l’estuaire. Le premier chenal de référence se matérialise par un alignement de deux tours, elle se nomment « Tours d’Aiguillon » en référence au donneur d’ordre du moment gouverneur de Bretagne, le duc d’Aiguillon. Vous connaissez bien ces deux tours en 2020, elles existent toujours et l’une d’elles est toujours en fonction.

Tour de l'Aiguillon

Tour de l’Aiguillon

Seconde tour de l'Aiguillon

Seconde tour de l’Aiguillon

Tourelle des Morées

Tourelle des Morées

 

 

 

 

Des Amers arrivent,

Ces trois tours apparaissent à partir de 1756 et font progresser d’une manière conséquente le balisage de l’estuaire de la Loire. A l’époque elles n’étaient pas lumineuse et ne servaient que d’Amers. Les deux tours d’Aiguillon matérialisaient l’alignement à suivre afin de ne pas se mettre en danger et d’éviter les bancs de sable du Sud. Cet alignement s’appelle aussi « La Traverse ». Que les navires viennent de la route Nord ou la Sud il atterrissent tous à l’entrée de « La Traverse », autre nom du chenal. A l’époque, celle-ci devait avoir une profondeur de 12 pieds (3,80 m) au plus bas des marées en vives eaux. Déjà, les navires avaient la zone d’attente des Charpentiers.

Après maintes remaniement les deux tours sont toujours en place. Devenues éclairantes à partir de 1830 avec les combustibles classiques, huile de colza, minérale, vapeur de pétrole et électrification en 1935. Le phare de « Commerce » est abandonné depuis 1997, en revanche, « l’Aiguillon » est toujours actif et possède une des plus vieilles lentille de Fresnel active, ce depuis 1857.

Cet alignement à été utilisé de 1756 à 1898. Par la suite, au regard du déplacement des bancs alluvionnaires des « Bancs de Mindin, Morées et Bonne Anse » qui encombrent  l’estuaire, doublé de l’accroissement de l’activité du port de Saint-Nazaire, il devient urgent de repenser le chenal. N’oublions pas que les troupes Américaines débarque en juin 1917 avec une multitudes de navires pour finir dans la boue de nos campagnes. C’est lunaire parfois les voyages, vous arpentez les rues d’une bourgade de l’Arizona, située en plein désert et, au coin d’une rue un monument au morts de 1918 en marbre avec les noms de types ayant transités par Saint-Nazaire…Passer de la vase de l’estuaire aux boues de a Somme.

Second alignement,

Le deuxième alignement sera assuré par les Phares de Kerlédé et les deux de Portcé.

Feu inférieur de "Portcé", sur la plage éponyme

Feu inférieur de « Portcé », sur la plage éponyme

Feu intermédiaire de "Portcé" chemin des douaniers

Feu intermédiaire de « Portcé » chemin des douaniers

Phare de "Kerlédé" éteint depuis 1981

Phare de « Kerlédé » éteint depuis 1981

 

Donc le deuxième chenal fut actif de 1898 à 1981. Le feu postérieur, était sur la plage de Portcé, il ne reste actuellement que son socle dévolue à la furie de l’océan qui le détruit peu à peu. Le second, le feu intermédiaire de « Portcé » avec sa lanterne rouge orientée vers les Grands Charpentiers, fonctionnait au pétrole et servait au petits navires ne pouvant apercevoir le feu de Kerdélé, une fois entrés dans la traverse. Il est actuellement muré afin d’éviter les dégradations humaines. Enfin le phare de « Kerlédé » situé sur la colline en retrait de 800 mètres du rivage, construit de 1895 à 1897 sous les ordres de l’ingénieur Georges de Joly. Sa portée optique était de 17 miles nautiques. Il est propriété de la ville depuis 1987.

Ces trois feux ont été électrifiés par nos envahisseurs, en 1941. Ils les utilisaient pour les entrées de leurs U-Boots et navires de guerre.

Troisième et actuel chenal,

Le troisième chenal lui, date de 1981 jusqu’à nos jours. Celui-ci est remanié une nouvelle fois afin de permettre le passage de géants de la mer. Là nous ne sommes plus dans le granit, la bonne pierre de taille, les sculptures etc. Nous sommes dans le moderne, de la tôle, des boulons et du béton.

Feu postérieur de PortCé

Feu postérieur de PortCé

Au loin le banc des "Charpentiers"

Au loin le banc des « Charpentiers »

Feu amont de PortCé situé en mer

Feu amont de PortCé situé en mer

Le phare des Charpentiers nous n’y reviendrons pas. Il y a des articles sur le site, et apparait en 1888. Les deux phares de « PortCé » sont donc très récents, construits en 1980 dans l’optique de l’alignement du troisième chenal. Rien de particulier en terme d’esthétique le feu amont est sur pilotis à 6 mètres au-dessus des plus hautes eaux. Sa portée est de 24 miles nautiques de couleur blanche, tout comme le feu postérieur d’une hauteur de 36 m et aussi de portée optique 24 miles nautiques. Côté esthétique, lorsque vous arrivez de la mer, il ressemble à la fusée Ariane d’après certains. Deux panneaux latéraux de couleur blanche identique.

Vingt mètres devant le phare, l'abîme...

Vingt mètres devant le phare, l’abîme…

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Vous pouvez admirer tous ces ouvrages maritime en prenant le chemin côtier vous menant à la « Pointe de Lèves ». Il emprunté quotidiennement par de nombreux promeneurs. En revanche, la prudence est de mise. Les éléments naturels rongent le littoral et à certains endroits le sentier est fermé car, il n’existe plus. Certains habitations sont au bord du précipice. La beauté du paysage ne mérite pas de risquer sa vie et surtout….Celle des autres.

 

Ces deux ouvrages sont passionnant, n’hésitez pas à les compulser. Le titre 1, 2, 3, Chenal vous semble peut-être moins lunaire après la lecture de cet article…Pour les Radio-Amateur désirant activer ce phare, un article va suivre pour les accès et commodités. Merci d’avoir lu ce petit article et à bientôt.

Lien vers le site de la sauvegarde des phares : http://www.pharesetbalises.org/GENERAL/cadregeneral.html

Merci, Mr Hergé, pour ce clin d’œil

Merci, Mr Hergé, pour ce clin d’œil