1, 2, 3, Histoire de Chenal
1,2,3, Histoire de Chenal,
1, 2, 3, Histoire de Chenal. Nous sommes face à un titre bizarre qui pourrait nous rappeler notre enfance, déjà lointaine. Un peu de magie avant les fêtes de fin d’année. Non ! Cet article nous rapporte quelques propos concernant le territoire maritime de Saint-Nazaire. L’idée m’est venue lors ma dernière activation radio, du phare postérieur de « Portcé » et de discussions avec des habitants du quartier, passionnés par l’histoire de leur côte et patrimoine maritime. Autre facteur déclencheur la lecture de deux ouvrages passionnants quoi que très technique pour l’un d’entre-eux.
Le premier passionnant vous fait découvrir le patrimoine historique, culturel insoupçonné, et passionnant de la ville de Saint-Nazaire, au fil des siècles. L’on s’ aperçoit que cette ville n’est pas forcément qu’une commune de béton, triste et grise reconstruite à la hâte par des apprentis architectes venus d’Europe de l’Est. Je me souviens de ma jeunesse, de la gare, cette grande avenue rectiligne. Ce bâtiment au fond du fond rappelant une capitale étrangère bien connue des Moscovites. Une multitudes de surprises sont décrites dans cet ouvrage écrit par des bénévoles dont la passion est l’histoire. Ouvrage paru en 2012.
Le deuxième, l’histoire des pilotes de Loire écrit par Pierre Guillou me passionne, décrivant avec minutie le travail de ceux-ci. L’évolution au fil des siècles de leur métier, et du trafic maritime dans notre région. Cet ouvrage est existe depuis 2008.
Ces deux ouvrages évoquent l’histoire maritime de notre région et inclus de facto l’histoire du chenal menant les navires venus de terres lointaines vers les villes de Saint-Nazaire puis, Nantes. Ce chenal changea trois fois de d’emplacement au fil des siècles.
L’histoire,
Comme nous l’avons déjà évoqué lors d’articles antérieurs, les choses deviennent sérieuses pour le balisage de l’estuaire à partir du milieu du 18ème siècle. Avant cela il y avait que l’expérience empirique des marins locaux et des pilotes de Loire. L’outil principal de navigation c’est le visuel, qui se matérialise par des Amers remarquables, outil précieux des capitaines. Sur Saint-Nazaire, en 1750 la marine achète le Bois de Kerlédé ainsi que, douze peupliers sur une colline environnante, avant leur destruction par les propriétaires particuliers.
Fort de cela, les premières perches arrivèrent sur le banc des Charpentiers et sur les roches des « Morées » au milieu de l’estuaire. Le premier chenal de référence se matérialise par un alignement de deux tours, elle se nomment « Tours d’Aiguillon » en référence au donneur d’ordre du moment gouverneur de Bretagne, le duc d’Aiguillon. Vous connaissez bien ces deux tours en 2020, elles existent toujours et l’une d’elles est toujours en fonction.
Des Amers arrivent,
Ces trois tours apparaissent à partir de 1756 et font progresser d’une manière conséquente le balisage de l’estuaire de la Loire. A l’époque elles n’étaient pas lumineuse et ne servaient que d’Amers. Les deux tours d’Aiguillon matérialisaient l’alignement à suivre afin de ne pas se mettre en danger et d’éviter les bancs de sable du Sud. Cet alignement s’appelle aussi « La Traverse ». Que les navires viennent de la route Nord ou la Sud il atterrissent tous à l’entrée de « La Traverse », autre nom du chenal. A l’époque, celle-ci devait avoir une profondeur de 12 pieds (3,80 m) au plus bas des marées en vives eaux. Déjà, les navires avaient la zone d’attente des Charpentiers.
Après maintes remaniement les deux tours sont toujours en place. Devenues éclairantes à partir de 1830 avec les combustibles classiques, huile de colza, minérale, vapeur de pétrole et électrification en 1935. Le phare de « Commerce » est abandonné depuis 1997, en revanche, « l’Aiguillon » est toujours actif et possède une des plus vieilles lentille de Fresnel active, ce depuis 1857.
Cet alignement à été utilisé de 1756 à 1898. Par la suite, au regard du déplacement des bancs alluvionnaires des « Bancs de Mindin, Morées et Bonne Anse » qui encombrent l’estuaire, doublé de l’accroissement de l’activité du port de Saint-Nazaire, il devient urgent de repenser le chenal. N’oublions pas que les troupes Américaines débarque en juin 1917 avec une multitudes de navires pour finir dans la boue de nos campagnes. C’est lunaire parfois les voyages, vous arpentez les rues d’une bourgade de l’Arizona, située en plein désert et, au coin d’une rue un monument au morts de 1918 en marbre avec les noms de types ayant transités par Saint-Nazaire…Passer de la vase de l’estuaire aux boues de a Somme.
Second alignement,
Le deuxième alignement sera assuré par les Phares de Kerlédé et les deux de Portcé.
Donc le deuxième chenal fut actif de 1898 à 1981. Le feu postérieur, était sur la plage de Portcé, il ne reste actuellement que son socle dévolue à la furie de l’océan qui le détruit peu à peu. Le second, le feu intermédiaire de « Portcé » avec sa lanterne rouge orientée vers les Grands Charpentiers, fonctionnait au pétrole et servait au petits navires ne pouvant apercevoir le feu de Kerdélé, une fois entrés dans la traverse. Il est actuellement muré afin d’éviter les dégradations humaines. Enfin le phare de « Kerlédé » situé sur la colline en retrait de 800 mètres du rivage, construit de 1895 à 1897 sous les ordres de l’ingénieur Georges de Joly. Sa portée optique était de 17 miles nautiques. Il est propriété de la ville depuis 1987.
Ces trois feux ont été électrifiés par nos envahisseurs, en 1941. Ils les utilisaient pour les entrées de leurs U-Boots et navires de guerre.
Troisième et actuel chenal,
Le troisième chenal lui, date de 1981 jusqu’à nos jours. Celui-ci est remanié une nouvelle fois afin de permettre le passage de géants de la mer. Là nous ne sommes plus dans le granit, la bonne pierre de taille, les sculptures etc. Nous sommes dans le moderne, de la tôle, des boulons et du béton.
Le phare des Charpentiers nous n’y reviendrons pas. Il y a des articles sur le site, et apparait en 1888. Les deux phares de « PortCé » sont donc très récents, construits en 1980 dans l’optique de l’alignement du troisième chenal. Rien de particulier en terme d’esthétique le feu amont est sur pilotis à 6 mètres au-dessus des plus hautes eaux. Sa portée est de 24 miles nautiques de couleur blanche, tout comme le feu postérieur d’une hauteur de 36 m et aussi de portée optique 24 miles nautiques. Côté esthétique, lorsque vous arrivez de la mer, il ressemble à la fusée Ariane d’après certains. Deux panneaux latéraux de couleur blanche identique.
Vous pouvez admirer tous ces ouvrages maritime en prenant le chemin côtier vous menant à la « Pointe de Lèves ». Il emprunté quotidiennement par de nombreux promeneurs. En revanche, la prudence est de mise. Les éléments naturels rongent le littoral et à certains endroits le sentier est fermé car, il n’existe plus. Certains habitations sont au bord du précipice. La beauté du paysage ne mérite pas de risquer sa vie et surtout….Celle des autres.
Ces deux ouvrages sont passionnant, n’hésitez pas à les compulser. Le titre 1, 2, 3, Chenal vous semble peut-être moins lunaire après la lecture de cet article…Pour les Radio-Amateur désirant activer ce phare, un article va suivre pour les accès et commodités. Merci d’avoir lu ce petit article et à bientôt.
Lien vers le site de la sauvegarde des phares : http://www.pharesetbalises.org/GENERAL/cadregeneral.html