Activation d’ Hoëdic Island
Activation d’ Hoëdic Island,
Il est 7h30 du matin, je suis dans le hall de la gare maritime de Quiberon, dans le Morbihan, 56, pour les nuls.
Nous sommes une bonne centaine à attendre le bateau pour la liaison vers les îles de Houat et Hoëdic. La tempête a nettement régressée, nous sortons de trois jours très durs. Les liaisons maritimes ont été stoppées vers ces îles. Les seuls quidams contents, sont les mitrailleurs numériques et leurs photos du siècle. Ces clichés vont transiter de la carte SD vers le computer, ensuite vers un disque dur obscur ou le « Cloud ». Ce même hébergement implanté dans des « DataCenter » monstrueux, consommant chacun l’équivalent d’une ville de 50.000 habitants…
Pour les autres, cela veut dire rester coincés sur le continent, attendre que les éléments naturels se calment. Espérer rentrer chez soi au plus tôt.
Dernières précisions utiles, le prix du billet aller-retour est de 30 euros. Pour le stationnement, si vous stationnez en hiver, pas de souci, vous pouvez rester en ville aux alentours de la gare maritime. En revanche, à partir du 1er Avril, c’est fini, il faut utiliser les parkings indiqués en périphérie de la ville. Il faut préciser que, suivre même en hiver un « Camping-car de Tamalou » sur le port c’est rock’n roll, alors l’été…
C’est parti,
Le bateau est là et nous attend tranquillement à quai. Les matelots et le personnel du port sont très sympathiques et aident chaque passager. Nous trainons tous des caisses à outils ou valises sur roulettes. Les uns vont travailler pour la semaine, les autres rentrent chez eux. Finalement nous prenons la mer à l’heure prévue.
Le Trajet,
Il faut compter environ une petite heure de route en incluant les accostages et débarquements de passagers. Notre première escale sera l’île de Houat, plus peuplée et plus grande que la notre. Il y a donc plus de résidences secondaires qui, prennent vie à partir de début avril.
Le trajet dure environ une heure si vous partez de Quiberon. D’autres routes s’offrent à vous en partant de La Turballe ou du Croisic, uniquement en saison. Le séjour est riche en références. La petite île d’Hoëdic est située au large, sa position, 47° 20′ 24″ N, 002° 52′ 24″ W et son locator pour les OMs est, IN87NI.
Les références à activer,
Iota EU-048 car c’est une île,
Elle possède une référence DIFM, AT-017 pour le Diplôme des Iles de la France Métropolitaine,
Concernant le phare, suivant les associations le référençant, une référence Wlota 0851, une PB 346 si vous êtes à moins de 150 mètres de celui-ci. Une PB 1017 si vous vous situez à plus. Enfin une référence FRA 797,
Concernant le DFCF, Diplôme des Forts et Châteaux de France, intitulé DFCF 56-033 Fort d’Hoëdic,
Cette île est riche en flore et faune et possède au moins deux références Flora Fauna. Une pour la Zone Natura 2000, FFF-1787 et une autre pour la zone ZNIEFF, référencée FFF-1788,
Voila pour les principales, d’autres existent, il suffit d’investiguer un peu plus en profondeur. Deux matinées d’activations sont prévues.
Jour J,
La tempête de ces trois derniers jours a fait quelques dégâts et l’accès de la jetée est trop difficile. Je dois trouver un endroit moins exposé et dangereux, je décide de m’installer sur une petite but face au port. Je suis à plus de 150 m du phare et une distance correcte du fort Vauban.
Ce matin, grand jour d’activation, il y a du pain sur la planche, enfin sauf dans mon bol. La boulangerie est fermée, finalement ce sera petits gâteaux secs. Le bonheur c’est le calme, il faut préciser que habiter une île d’environ 113 habitants, sans voiture, en ce début de mois de Février. Cela risquait d’être calme, c’est un grand moment, même si le temps n’est pas super FB.
En route pour l’Activation d’Hoëdic Island,
Vous n’avez que l’embarras de choix concernant l’emplacement, je vous rappelle que l’île d’Hoëdic mesure environ 2,5 kilomètres sur 800 m à 1 kilomètre. Ces mesures sont garanties officielles, effectuées soit à l’aide d’un Nasimètre ou à la Louche.
L’air est frais et de bon matin je prends ma carriole et entreprends de descendre vers le port. Le sommet de l’île culmine à 22 mètres. Le terrain est sablonneux et détrempé par les dernières averses, qu’ils annoncent en fin de matinée.
La mise en place est relativement rapide, à l’aide de ma caisse à outils roulante. Elle est relativement costaud car, je l’utilise depuis plus d’une année, chez moi c’est un signe positif.
Le challenge de mon séjour a légèrement changé, aussi je vais devoir m’adapter à mes nouvelles activations de références. Habituellement le quota minimum de QSO pour activer un phare est de « Un », tout comme le SOTA qui est de « Quatre ». Aujourd’hui, mon activation contient des références nouvelles de château et de Flora Fauna qui, demandent au moins « Cent » contacts et sur deux bandes… Ce n’est plus la même histoire.
Le matériel,
Ayant pas mal de matériel à transporter, j’ai essayé de faire léger… Côté alimentation, une batterie de 70 Ah logée dans le caisson du bas, à côté de celle-ci une alimentation 230/12 volts dans le cas ou je trouverais le réseau électrique quelque part.
J’ai bien sûr le petit booster MFJ pour la tension. Côté antenne, voyageant léger, j’en ai deux. Une SuperAntenna MP1, verticale très pratique pour sa polyvalence et encombrement. La seconde, je l’utilise seulement depuis deux expéditions cette année, c’est un dipôle SotaBeam bi-bandes. Pourquoi un dipôle tout fait ? Très simple, il est bien construit, complet et ultra-léger. En revanche, très fragile, il demande finalement beaucoup de précaution.
Côté mat, il est télescopique, de la même marque que le dipôle. Ses mensurations, 10 mètres déplié et 0,65 rentré, aussi très pratique de transport. En revanche, il possède un problème identique, à nos anciennes cannes à pêche télescopiques. En pleine activation, pile-up entre-autre, soudain, clingclangclingclang. Tout s’est rétracté et vous avez votre dipôle et coaxial sur la tête. Par conséquent il faut s’y attendre pendant une activation, aussi à l’autre bout les correspondants ne comprennent pas.
Suite matériel et trafic,
Le restant du matériel, comme d’habitude, c’est le FT857 de chez Yaesu, une petite boite d’accord FC30. Je l’utilise depuis plus de 50 expéditions de Phares, environ 3000 QSO. Il voyage dans le vélo, la moto et véhicules divers.
Jusqu’ici tout va bien ou presque. L’activation démarre, très calme, après dix minutes de trafic, deux contacts effectués. J’ai en tête mes 100 contacts minimums pour validation.
Tout démarre d’un seul, le pile-up est là. Les qso s’enchainent de 9h00 à 13h00 sans s’interrompre, enfin presque… J’entends un crac-crac sans réaliser sur le coup.
Finalement c’est reparti pour un tour, je prends tout sur la tête. A l’autre bout, je ne vous raconte pas, les impatients du micro et les gentilles expressions… Aussi de nouveau, panique à bord, plutôt embêtant en pleine activité. Un trou de dix minutes le temps de réparer l’ensemble de façon sommaire. Plutôt embêtant quand on est en « Live ».
A l’autre bout la plupart des Oms ont attendu patiemment et c’est super. A 13h00 plus de 200 contacts enregistrés sur 40 mètres. En revanche une activation Flora Fauna est, sur deux bandes. Un casse-croute vite fait sur place en pleine nature et l’après-midi sera consacrée à la bande des 20 m pour quelques QSO. Jusqu’ici un peu de pluie sans conséquence.
Apm et jour 2,
L’après-midi sera tranquille, malgré le devoir d’être multitâches. J’utilise un carnet de trafic papier car, un computer à l’extérieur c’est mission impossible, pour moi. D’une main, le micro, le crayon, de l’autre le maintient des pages effeuillées par le vent.
Finalement excellent bilan pour cette première journée d’action d’ Hoëdic Island.
Le deuxième jour est consacré à l’activation de quasiment toutes les références du premier, hormis le Flora Fauna. L’île d’Hoëdic est référencée aussi Zone ZNIEFF et porte le numéro FFF-1788. Pourquoi sur deux jours ? Très simple, l’on ne peut pas activer deux références en même temps, cela parait logique, non ?
Ce second jour est frais, très frais. Je prends le chemin côtier vers 7h30, il fait 0° centigrade. Le vent du Nord est piquant. Après montage de l’installation, le pile-up démarre instantanément. Le bouche à oreille à fonctionné depuis la veille.
Bricolage
J’ai réussi à bricoler mon mat* avec les moyens du bord. Heureusement j’ai la trousse de secours. J’ai toujours parcouru le globe avec systématiquement, un couteau, une pelote de ficelle et un rouleau de ruban adhésif. Et ça fonctionne partout, notamment en plein désert. Le terme ruban adhésif utilisé est l’appellation correcte, qui est un nom déposé par la société 3M, depuis fort longtemps… Et non le mot « Scotch » impropre, tout comme « Frigidaire », ou « Karcher »… Mais finalement ce n’est que le langage familier employé par Nous tous.
Le froid est piquant et je dois trafiquer comme la veille avec, ma cagoule de Biker et mes gants fourrés. Pendant quatre heures c’est la folie, je ne boirai ni café, ni bière. Terrible la radio, certains diront que ce n’est pas physique. Une partie des caisses de matériel me sert de siège, il faut préciser que le sol est gelé et humide.
Le bilan,
Le bilan est positif et je stoppe les émissions en début de l’après-midi, je suis gelé. Encore une bonne activation avec près de quatre cent contacts réalisés.
J’ai fait des heureux en activant un fort, un phare, et deux références Flora Fauna.
N’hésitez pas à prendre le bateau de Quiberon, toute l’année ou à partir du mois d’avril de La Turballe et le Croisic.
Je vais retourner activer une nouvelle fois ces îles à partir du mois d’avril ou mai, afin de profiter du calme relatif avant l’arrivée des estivants habituels. Voila, c’est fini l’Activation d’ Hoëdic Island est une bonne expérience de vie sur les îles.
Le départ est fixé au lendemain matin, les horaires du bateau dépendent de la marée, parce que la profondeur du port est faible.
Merci d’avoir pris le temps de lire ce petit article. A bientôt, 73/44.
* En rentrant d’expédition j’ai contacté les OMs de SotaBeam, envoyé les clichés du bout de mat. Quelques jours plus tard, avec mon accord, ils m’ont renvoyé une nouvelle pièce, je n’ai payé que le port. Sympa, non ?