Les Grands Cardinaux
Les Grands Cardinaux,
Les Grands Cardinaux, phare bien connu des navigateurs du golf de la Vilaine, de Pénerf, Le Crouesty et du Croisic. Si vous désirez vous rendre à Belle-Île, il est quasi incontournable. Situé à 1,5 miles nautiques, au Sud-Est de l’île de Hoëdic et 14 miles environ, au Nord-Ouest du Croisic. Aussi, visible de loin et finalement très pratique. Son nom viendrait des quatre roches matérialisant l’endroit et positionnées quasiment aux 4 points cardinaux.
Les roches sont mortelles, si vous désirez vous aventurer au pied du phare. Certaines d’entre-elles affleurent la surface de l’eau mais, invisibles due en partie aux reflets du soleil. Même avec un semi-rigide ayant un faible tirant d’eau il faut être très prudent pour aborder ce phare. Donc, l’endroit est excessivement dangereux.
Un peu d’histoire,
Ces lieux sont aussi tristement célèbres depuis le 20 novembre 1759, date de la bataille dite de « Belle-Île », appelée aussi bataille « Des Cardinaux ». La flotte anglaise de l’amiral Hawke battit et éparpilla la flotte française composée de 21 navires de combat, sans compter les frégates et corvettes d’escorte.
L’armada française commandée par le maréchal de Conflans perdit de grands navires de 70 à 80 canons, comme, le « Soleil Royal », « Le Formidable », « Le Thésée », « Le Juste », ou « Le Superbe » envoyés par le fond directement ou échoués sur l’estuaire de la Vilaine où ils trouvèrent refuge. La flotte anglaise lors de cet accrochage se rendait dans le golf du Morbihan afin de prendre en charge plus d’une centaine de navires. Ces bâtiments avaient à leurs bords entre 18 et 20.000 hommes de troupes se rendant en Écosse et Irlande sous les ordres du Duc d’Aiguillon. La bataille fut rude et héroïque de part et d’autre.
Tristes fins,
Tous n’ont pas coulés immédiatement sous les boulets de l’ennemi, le mauvais état de la mer y participa grandement en cette semaine de novembre. Le Thésée par exemple, bâtiment de 164 pieds (environ 50 mètres), inauguré l’année précédente, 74 canons, 650 hommes d’équipage, eut une fin bizarre. Au cœur de l’affrontement, le navire vira de bord brusquement, sous le feu ennemi, sabords restés ouverts. La mer s’engouffra à l’intérieur de celui-ci qui sombra sous cet évènement imprévu. 22 hommes seulement survécurent. A noter que son épave n’a été identifié seulement qu’ en 2014. Le « Soleil Royal » et le « Héros » brûlèrent devant le Croisic. Le « Juste » lui coula plus au Sud devant la Pointe Saint Gildas. Côté Anglais, Le « HMS Resolution » et « HMS Essex » finirent sur le plateau du Four, là où quelques décennies plus tard s’éventra le célèbre « Hermione ». Certains s’envasèrent provisoirement dans l’estuaire de la Vilaine.
Île d’ Hoëdic et les Grands Cardinaux,
Le balisage des roches des Grands Cardinaux démarre sur la petite île d’ Hoëdic au Sud de Belle-Île. Îlot de granit de 2500 mètres de longueur sur 800 mètres de largeur. Dans un premier temps, faute de moyen, un bâti en bois est édifié en toute hâte, portant en son sommet une lanterne. Cet échafaudage sera en service de 1831 à 1836 date de mise en service du nouveau phare, en pierre de taille. En 1836, allumage du nouvel édifice de l’île d’Hoëdic et encore en service pour plus de quatre décennies.
Construction,
Le phare des Grands Cardinaux, ne sera érigé qu’en 1879. La réflexion fut longue, un bâtiment de ce type coûte très cher. Les ponts et chaussées veulent essayer autre chose que la construction de bâtiment type « Pieds d’éléphant » comme les six phares précèdent construits en haute mer. Ces phares étant des copies du modèle « Eddystone », type 1755.
Fini les fûts type « Pieds d’éléphant », nouvelle forme tronconique. Cette décision semble-t-il est liée aux travaux sur la résistance des matériaux engagés à l’époque. Le service des phares et balises en déduisent que ces embases à fort empattement sont excessives. Ils décident plutôt que de travailler sur l’embase, il vaut mieux œuvrer sur la masse du phare en elle-même.
Les Grands Cardinaux ne seront pas un énième dû, à la mode « Pied d’éléphant », à la suite de « Chauveau » 1842, « Baleineaux » 1854, « Les Barges » 1861, « La Banche » 1864, « Le Grand Jardin » 1868, « La Pierre Herpin » 1882, et enfin « Le Grand Charpentier » 1887.
Afin d’assurer la stabilité de l’ensemble, il devront augmenter de façon significative la masse de l’ensemble. Le cubage va passer à une fois et demi un phare traditionnel.
Le même principe sera appliqué à la construction du « Grand-Léjon » en baie de Saint Brieuc en 1881.
Édification,
Les travaux dureront moins de deux années, temps incroyablement court pour un endroit aussi dangereux. Les travaux seront réalisés sous les directives de Mr Léon Bourdelles (1838-1899), l’ingénieur de l’époque. Il organise le chantier de façon rigoureuse. Afin de raccourcir le temps, il expérimente un échafaudage central et l’enveloppe du phare sera construite autour. Cette personne fort inventive à qui nous devons, les optiques à rotation rapide sur cuve de mercure. L’installation de feux éclairs, des lampes à incandescence etc…Finalement une bonne quantité de découvertes afin d’améliorer la construction et la maintenance des phares.
Situation et mensurations,
Comme cité précédemment, sa position est 47° 19′ 30″ Nord, 002° 50′ 10″ Ouest. Son locator* pour les radio amateurs est IN87TG. Sa hauteur est de 27 mètres, et il repose sur un rocher de 50 mètres carré seulement. Les matériaux, de simples pierres lisses enduites d’un ciment étanche. Le coût total de la construction fût d’environ 149 000 Francs.
Ajouter à cela, une somme d’environ 8060 Francs afin de réhabiliter le site de l’ancien phare d’Hoëdic et le transformer en logement. Ces bâtiments seront destinés aux gardiens s’occupant du Phare des Grands Cardinaux.
L’air de rien ce petit phare était classé dans les « Enfers », en grande partie dut à sa position et maintes gardiens de passage s’y sont cassés les dents, et le moral. Finalement, Le Phare des Grands Cardinaux est inhabité depuis 1973, et aussi vandalisé régulièrement depuis lors. Le « Crétin » à toutes sortes de terrains de jeux. Il est dans nos propres familles, sur la route, et fatalement sur la mer. Finalement rien de nouveau.
Bon an mal an, son optique à une portée de 13 miles nautiques, 4 éclats toutes les 15 secondes de couleur blanche.
Merci d’avoir lu ce petit article, le prochain sera sur « Comment se rater sur les Grands Cardinaux ». L’humain ne parle que de « Ses réussites » , jamais de ses ratés, loupés etc…Moi si, aussi je vous parlerai de, comment louper l’abordage d’un phare en mer..
Association,
Pour terminer complètement cet article, une association de sauvegarde du phare des Grands Cardinaux existe. Crée en 2015, elle se bat pour la sauvegarde de son phare. Cette association se situe sur l’île d’Hoëdic. Pour en savoir plus, vous pouvez cliquer sur ce lien, http://pharedescardinaux.com/portail/
Locator,
*Locator, à l’origine la terre à été découpée en carrés de 5 kms X 5 kms, afin de mieux se situer et pouvoir communiquer sa position géographique. Ce système est utilisé par les marins, les Radio-Amateurs et d’autres corporations. Finalement, encore un système très pratique pour se situer.