Les Jumelles du port
Les Jumelles du port,
Les jumelles du port, encore un titre bizarre. Elles occupent et signalent la place depuis 1904, conçus par l’ingénieur Joly. Elles se situent sur le port de Saint-Nazaire, en Loire Atlantique, dans le département 44. Encore des ouvrages de 4ème ou 5ème ordre, vous allez me dire. Leur existence est liée à l’évolution du port de Saint-Nazaire, lorsque les navires devenaient trop gros, longs, larges et lourds… Il fallut soit adapter les ouvrages existants, soit les créer.
Voiles, vapeur et tonneaux,
En 1860 la totalité du fret transporté par voie maritime, l’était par des navires à voiles remontant souvent jusqu’à Paimbœuf . Vingt années plus tard, en 1880 donc, ces derniers ne transportaient plus que, 2% de ce fret. Le tonnage transporté durant cette période est passé de 23760 à 426433 tonneaux. Je vous rappelle que l’unité de transport était le tonneaux qui correspond à 2,83 M³ ou 100 pieds cubes, mesure n’étant plus utilisée en 2016 sauf, pour les navires inférieurs à 24 mètres de longueur. Aucun abri n’était existant sur le port, pour décharger ou faire accoster un navire, il fut donc construit le « Môle d’Abri » de 1828 à 1835. Une digue de granit venant de St Marc, 197 mètres de longueur, plus un phare et une cale d’accès qui existent toujours en 2019.
Sous le contrôle de l’ingénieur Auguste Jegou sera construit le premier « Bassin de Saint-Nazaire » de 1845 à 1856. Ses mensurations, 160 m de largeur et 550m de longueur. Un tirant d’eau de 8,50m. Les navires entrent par les « 2 écluses Est », protégées par la digue du Vieux Môle. L’une sera fortifiée pendant la 2ème guerre mondiale. Pour se situer c’est simple, c’est le bassin de la base sous-marine.
Compagnie transatlantique,
Ensuite compte-tenu de la naissance des lignes transatlantiques, après la fin de la guerre de Crimée (1854-1856). Rien de spécial, la guerre entre la Russie et l’armée Anglo/Française concernant la Turquie, à noter que c’était la première fois que les deux armées combattaient ensembles. Naissance de la Compagnie Générale Transatlantique en 1858 pour l’exploitation de la ligne Saint-Nazaire, Panama en Amérique du Sud. Donc vint la la construction du bassin de Penhoët de 1862 à 1881. Les mensurations sont de 1100 mètres de longueur pour 160/230 mètres de largeur. Le « Pont du Pertuis » toujours existant et en service, relie donc ce nouveau bassin au premier.. Il se situe derrière le site des phares et balises.
Enfin pour parfaire l’accueil des très gros navires, jusqu’à 180 mètres de long. De 1896 à 1907 l’avant port et le sas de l’entrée Sud voient le jour. Le chenal de navigation fait 500 mètres de long et 80 mètres de largeur deux jetées brise-lames protègent l’entrée.
L’avant port enfin,
Un petit phare agrémente le musoir de chacun de ces ouvrages brise-lames, identiques tant en caractéristiques physiques que, lumineuses. Construits en 1904 sous la direction de l’ingénieur Joly, ce sont deux tours rondes de 8 mètres de hauteur, réalisées en granit de la région, extrait dans une carrière de Saint-Marc. L’un des chapeaux est rouge et l’autre vert.
Elles sont munies toutes les deux d’un feu à 4 occultations toutes les 12 secondes. Coté quai des marées sont parqués les remorqueurs assistant les navires entrant dans l’avant port où en direction des ports de Montoir et Donges. Côté jetée « Ouest », elle est libre, simplement un ponton mobile accueil les bateaux pilotes. La distance entre les deux musoirs des jetées est de 123 mètres.
Comme précisé auparavant dans cet article, l’avant port permet l’accès à des navires jusqu’à 180 de longueur et de 8,50 mètres de tirant d’eau. Les deux portes d’écluses délimitant le sas « Sud », permet d’avoir une surface de 211 mètres de longueur et 30 mètres de largeur.
Bien sûr je ne vous ai pas parlé de la forme écluse « Joubert » construite entre 1929 et 1933 afin de permettre la construction du paquebot transatlantique, « Le Normandie ». 315 mètres de longueur. La forme écluse construite sous l’œil de Mr Joubert et calant 350 mètres de longueur.
Côté Radio,
J’en ai profité pour activer ces deux petites tourelles en radio (radio-amateur). Simplement je n’en parle pas, la place ne manque pas pour y implanter des antennes. En revanche, pas mal de pécheurs en journée suivant la marée viennent sur place. Il faudra composer avec cette population. Ce qui est super c’est de prendre le temps d’échanger avec eux, les conversations sont passionnantes. Parmi eux, une majorité d’anciens marins, de navigateurs en tous genres.
Ah! C’est un peu long, pour parler de deux petites tours de 4ème ou 5ème ordre. Bof, perhaps. Merci d’avoir été jusqu’au bout…