Phares de l’île du Pilier
Phares de l’île du Pilier,
L’île du Pilier. Nous allons évoquer l’histoire des phares de l’île du Pilier. Cette fois-ci nous sortons du département 44 afin aller chez nos voisins vendéens, près de Noirmoutier, dans le département 85. Plus précisément au nord de cette île que beaucoup de touristes de passage connaissent. Notamment son célèbre « Gois », une voie faite de pierre du début 18ème siècle, il en est fait mention sur un document, pour la première fois en 1701.
Longue de 4,5 kilomètres cette voie est submersible, selon le coefficient de marée, la hauteur d’eau sur la voie varie de 1,20 à 4,5 mètres à marée haute. A ce propos chaque année des guignols se noient ou perdent leur véhicule pour le non respect des consigne de sécurité. Eh, oui ! Ne pas confondre instruction et intelligence, on ne peut pas tout avoir…La Mer et la Montagne gagnent toujours…
Présentation,
Mais revenons à notre île du « Pilier » située au nord-ouest de l’île de Noirmoutier. Lorsque vous êtes sur le port de l’ Herbaudière, c’est simple elle est en face, à quelques miles nautiques de là, environ 2,5 à la louche. Sa superficie est de 4 hectares.
C’est une île accessible, à la condition bien sûr de respecter la faune et la flore présente. En revanche je n’y emmènerai pas d’enfant en bas âge, compte-tenu des occupants sur place. Oui ! Les oiseaux qui n’hésitent pas à vous attaquer si vous approchez trop près des nids de ceux-ci.
Les oiseaux,
En gros ne pas quitter la jetée d’accostage… Si vous connaissez le film d’Alfred Hitchcock « Les oiseaux », vous serez servis…Vous êtes prévenus.
Cette île possède en son sein, un ancien fort renfermant un sémaphore inactivé et, deux phares pour le prix d’un. La position exacte de l’île pour les curieux est, 47°02’58 Nord et 002°21’60 Ouest.
Revenons à nos phares au nombre de deux comme évoqué plus haut. Le budget du balisage des côtes françaises est plus que mince en ce début de 19ème siècle. Les côtes sont quasiment éteintes, l’on entretien au minimum les phares ou tourelles à feux existantes. Tient cela me rappel quelque chose ! Même ça on l’a pas inventé…
La faute à qui, tout au moins en partie, à Napoléon qui guerroie dans toute l’Europe. Toujours la même chose, comme au CM2, celui qui aura la plus grosse, la plus longue, la plus claire et j’en passe….Pendant ce temps nos navires s’échouent ou s’éventrent sur nos côtes. Et ça c’est pas bon pour le commerce, des marins on en trouve dans tous les coins du monde mais, la marchandise elle qui traverse la planète à encore plus de valeur…
Il était temps,
A l’époque (1817) des personnages très connus tentent à tout prix de redresser la barre, l s’agit de François Arago grand physicien et directeur de l’observatoire de Paris, qui va nommé Augustin Fresnel ingénieur ponts et chaussées responsable de l’éclairage de la capitale et de l’astronome Mathieu. Les plaintes s’accumulent sur leur bureau, dont celle de Sieur Pineau, négociant à Noirmoutier qui demande qu’un phare soit présent sur l’île du Pilier. Ilot situé à l’embouchure de la Loire, qui s’étend sur six lieues et tant redouté par les navigateurs. Il ajoute comme argumentaire à propos de cet écueil » cet îlot en élévation au-dessus de la mer pour servir de base à un phare dont la privation coûte plus d’hommes qu’il n’en faut pour peupler une province ».
Sa requête porte ses fruits puisqu’en l’année 1823, Becquey directeur général des Ponts et Chaussées, lui répond qu’il va accéder à sa demande.
Prenons les mesures,
Tour ronde d’une hauteur de 34,20 mètres, hauteur de la focale 29,50 mètres. Coût de travaux 52.000 francs or. Hauteur au-dessus de la mer 32 mètres. Feu blanc varié de 4′ en 4′.
Jusqu’au mitan du 19ème siècle combustible « l’huile de pierre » est peu présente, hormis pour le calfatage des coques de navires. Il faut attendre 1848 pour que Abraham Gesner parvienne à distiller ce goudron pâteux afin d’en extraire un produit inflammable « le Kérosène ». Seul problème en France, il n’y a pas de champ pétrolifères et les français recourent à un produit voisin, la distillation du schiste bitumeux. En 1858 plusieurs feux de ports en seront équipés, en attendant l’arrivée des premières huiles de pétrole venant des USA.
Ce produit miracle au regard du gaz (distillation du charbon), huile de colza et autres consœurs n’est pas sans inconvénients. D’abord les Trois principales qualités, le prix, la luminosité à prix égal et enfin des hauteurs de flammes moins importantes. Maintenant les soucis, combustion inégale, fort dégagement de fumée, trop légers et de ce fait facilement inflammables.
Autre gros souci, la très forte chaleur dégagée par la combustion de ce kérosène et donc des problèmes de maintient physique de la coupole en métal et assemblée au plomb. Celui-ci se liquéfie sous l’action de cette chaleur et met en danger le haut de l’édifice.
Améliorer à tous prix,
Voulant améliorer la portée de l’optique du phare, une lampe à cinq mèches prend place et mise en service en 1871 dans la lanterne exiguë de la vielle tour. La chaleur intense empêcha les gardiens d’accéder à la coupole et celle-ci se dessoude constamment. Pour accueillir la nouvelle lampe ils décident de construire une nouvelle tour, plus haute et, plus large.
Ce nouveau phare détient un record depuis 1877, celui de la construction la plus rapide de l’histoire des phares en France, 4 mois et demie. Oui !Vous lisez bien…Du 4 juin au 15 Octobre 1877.
Ses mensurations, tour pyramidale de 30,20 mètres, hauteur au-dessus de la mer 34,20 mères, hauteur de la focale 27 mètres. Optique blanche fixe de 4′ en 4′, et optique de focale 0,70 m.
A noter aussi qu’en 1903, le 24 Septembre, un feu auxiliaire vient se greffer sur le corps du phare à mi-hauteur de la tour, sur un balcon d’acier. Côté sud. Une cuve à mercure sera installée par stabiliser l’optique comme dans pas mal de phare de l’époque.
Électrification,
Il ne fut électrifié qu’en 1966 car, il a été déclassé entre temps et n’était plus un phare de première ordre, donc tombé dans l’oubli. Ce phare fut sauvé de la destruction par la dépose de son optique en juillet 1944, ce qui ne fut pas le cas de 180 de ses congénères. Petit rappel d’histoire, qui a son importance, la région appelée poche de Saint-Nazaire n’a été libéré par les alliés que le 11 mai 1945. Dernière région de France libérée.
Son automatisation en 1996.
Jolie rencontre,
Autre précision lors de l’activation radio de ce phare, qui fera l’objet d’un autre article, le hasard m’a fait rencontrer l’équipe de restauration des phares et balises. Il s’agit de Jean-Jacques et de son équipe de techniciens qui venaient d’être déposés par le gros bateau du même service, pour le chantier. Je voulais les remercier pour leur gentillesse et accueil pendant leur pose méridienne. Ben Oui ! Ils n’ont pas de temps à perdre, ils bossent les gars. Leurs connaissances sur les phares sont précieuses. Ils en parlent avec passion, pour des ouvrages souvent abandonnés par nos dirigeants politiques…
Quelques années plus tard, je ferai une autre passionnante rencontre. Le privilège de converser avec Mr Gérard Raoul, des Phares et Balises de Lézardrieux…
Nous évoquons les phares de la région et les particularités d’approches de chacun d’entre-eux. Ils regrettent de n’avoir que peux de clichés de leurs travaux. Je donne à Jean-Jacques l’adresse de mon site et nous parlons du Grand Charpentier. Il y a passé pas mal de temps avec son équipe de travaux. Il me parle de photos avec des bâches vertes, sur la jetée de celui-ci.
Je les salue pour le travail qu’ils réalisent. Le bateau les dépose le lundi matin et les reprend le vendredi et cela par tous les temps. No Comment…
Merci d’avoir pris le temps de lire cet article concernant les phares de l’île du Pilier. Pour les OMs désirant activer ce phare en radio, cliquez ici, 73 les gars et bon courage.