Fanal Écluse « EST » de Saint-Nazaire

Fanal écluse « EST » de Saint-Nazaire

Un petit fanal qui se situe sur le port de Saint-Nazaire près de cette écluse connue des chalutiers (le peu qu’il en reste) et de rares plaisanciers. Ce fanal indique l’entrée de l’écluse à ces navires, la nuit tombée. D’un point de vue historique peu de chose, hormis le 28 mars 1942 où un fait de guerre eut lieu à cet endroit. Cet acte héroïque à permis d’orienter la guerre navale entre nos ennemis et les alliés, à partir de cette date en Atlantique.

Ancienne entrée du bassin de Saint-Nazaire et écluse fortifiée

Ancienne entrée du bassin de Saint-Nazaire et écluse fortifiée

Fanal de l'entrée "EST" aujourd’hui

Fanal de l’entrée « EST » aujourd’hui

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

L'ancienne écluse fortifiée et l'actuelle

L’ancienne écluse fortifiée et l’actuelle

La même avec les 14 alvéoles des U-Boots dans le fond

La même avec les 14 alvéoles des U-Boots dans le fond

 

 

 

 

 

 

 

 

Nous sommes à la fin de l’année 1941, pour les Britanniques, maîtres des océans depuis une éternité, les temps sont durs. Malgré le succès sur le cuirassé « Bismarck » terreur des mers, en Mai 1941 au pris de très lourdes pertes, dont le cuirassé « Hood » fleuron de l’armada anglaise et coulé in-extrémis aux portes du port de Brest. Les pertes de navires passent du simple au double et pour la première fois de leur histoire, les alliés ont plus de pertes, en tonnages, que de navires sortant des chantiers navals Anglais et Canadiens. Les « Loups de l’Amiral », cuirassés et croiseurs font des dégâts considérables sur les océans. Nos ennemis possèdent cinq ports bétonnés en France qui abritent des U-Boots et navires de guerre, dont Saint-Nazaire.

Cerise sur le gâteau, si je puis dire, l’escadre allemand constituée des croiseurs Scharnhorst, Gneisenau et du croiseur lourd Prinz Eugen, a regagnée l’Allemagne le 13 février 1942 en traversant la Manche en plein jour, sans souci. Aucune force navale étranger n’avait osée s’aventurer dans le « British Channel » depuis le 17ème siècle.  Autre crainte des anglais, le cuirassé « Tirpitz » sister-ship du Bismarck est terminé, il risque de descendre de la mer Baltique vers l’Atlantique afin de semer la pagaille dans les convois alliées.

Vue aérienne du port de St Nazaire en 1942 avant intervention

Vue aérienne du port de St Nazaire en 1942 avant intervention

La flèche indique la cale "Normandie" et l'écluse Est

La flèche indique la cale « Normandie » et l’écluse Est

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Lieu stratégique,

Le seul endroit ou ces navires de guerre pourraient effectuer des réparations, c’est le port de Saint-Nazaire. Il possède une cale acceptant des navires de plus de 300 mètres de longueur. Dans cette cale, la construction du paquebot « Normandie » et le cuirassé « Jean bart ». Les forces anglaises se doivent d’intervenir et donc de détruire ou bloquer l’entrée de cette cale. Ce sera « l’opération Chariot » qui interviendra le 28 mars 1942.

La porte de la Cale "Normandie" appelée "Forme Joubert" à ce jour

La porte de la Cale « Normandie » appelée « Forme Joubert » à ce jour

Cette même entrée de cale le 28 mars 1942 et 4 tonnes d'explosifs

Cette même entrée de cale le 28 mars 1942 et 4 tonnes d’explosifs

 

 

 

 

 

 

 

 

Donc le 26 mars 1942 une flottille composé d’un vieux destroyer « Le Campbelltown » chargé de 4 tonnes d’explosifs, deux autres destroyers et seize vedettes qui transportera les commandos. En tout 611 hommes. Malgré quelques péripéties, ratés allemands et chance pour les assaillants, le Campbelltown s’encastrera à 1h34 du matin dans la porte de la forme-écluse à 20 nœuds de vitesse. Il ne sautera pas immédiatement. Les commandos anglais eux débarquent sur le vieux môle afin de détruire les installations portuaires.

Les pertes seront lourdes des deux côtés. Le vieux destroyer explosera seulement 4 heures plus tard, lors de l’inspection des officiers supérieurs allemands. De nombreuses victimes, de nos envahisseurs et de Français venus par curiosité. Des débris humains furent retrouvés dans un rayon de plus de deux kilomètres.

Les installations furent inopérantes jusqu’à la fin du conflit. Les U-Boots durent utiliser la vieille écluse de l’EST. Cette opération fut un grand succès malgré les pertes sévères.

De nos jours,

En 2015 ce petit fanal est toujours présent, construit en matériaux métalliques d’une hauteur de 9 mètres et d’une portée optique de 9 miles nautiques, 3 éclats rouges toutes les 12 secondes. Sa position 47° 16′ 5″N et 002° 11′ 80″ W.

De par sa constitution, ce fanal, rentre dans le cadre de l’ARLHS, du DPLF et le DOHF*. Donc il peut-être activé par des Radio-amateurs sous la référence PB352. Pour le DOHF concernant « l’écluse Est » elle porte le numéro DOHF 44-EC-157.

Pourquoi, les Radio-Amateurs activent des phares et des écluses ?  Bien c’est très simple. D’une part cela permet de faire connaitre le patrimoine de notre pays, région et ville. D’autre part communiquer avec des Radio-Amateurs du monde entier et faire découvrir nos ouvrages, ce qu’ils font aussi. Ensuite faire découvrir notre passion auprès du public chaland et bien sûr prendre l’air et faire de la radio par tous les temps.

Je ne suis pas historien, simplement un modeste passionné et curieux. Merci d’avoir lu cet article.

C'est beau un phare à la tombée du jour

C’est beau un phare à la tombée du jour

Il n'est pas beau ce pont ?

Il n’est pas beau ce pont ?

 

 

 

 

 

 

 

 

Tintin, Haddock et Milou à Saint-Nazaire

Tintin, Haddock et Milou à Saint-Nazaire

 

*DOHF Diplôme des Ouvrages Hydrauliques de France

Je me suis permis d’emprunter les images en noir et blanc sur le site: http://www.2eguerremondiale.fr/evenements/front_ouest/operation_chariot/